L'union bancaire doit être élargie afin de permettre aux pays ne faisant pas partie de la zone euro d'avoir accès au Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de secours de la zone euro, a prôné mercredi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
"Les plans pour la création d'une union bancaire européenne sont un pas important vers la résolution de la crise actuelle dans la zone euro mais doivent être étendus pour inclure l'Europe émergente", c'est à dire les pays d'Europe centrale et de l'est, indique la Berd dans un rapport.
Le projet de l'union bancaire est donc "incomplet", selon la Berd, car il "limite la pleine adhésion aux membres de la zone euro" et les banques basées hors de l'union monétaire craignent donc d'être "désavantagées".
Pour la Berd, les pays ne faisant pas partie de la zone euro doivent donc être "autorisés à opter à la fois pour le mécanisme de supervision bancaire (prévu dans le cadre de l'union bancaire) et le mécanisme européen de stabilité".
L'extension de l'union bancaire proposée par la Berd pourrait en outre leur permettre "de bénéficier par exemple d'un soutien conditionnel en terme de liquidités de la part de la Banque centrale européenne".
Alors que les pays ne faisant pas partie de la zone euro craignent que le superviseur bancaire unique ne se penche pas suffisamment sur les "problèmes locaux en particulier dans les plus petits pays", la Berd souhaite que les pays aient suffisamment de poids individuellement au niveau de la gouvernance du superviseur.
Le mécanisme de supervision des banques dans la zone euro, première étape vers une union bancaire, doit être mis en oeuvre dans le courant de l'année prochaine. Ce dispositif est la condition pour que le MES puisse recapitaliser directement les banques de l'union monétaire en difficulté.
La Berd, fondée en 1991 pour favoriser le passage des pays de l'ex-bloc soviétique à l'économie de marché, intervenait jusqu'à présent en Europe de l'Est et en Asie centrale mais vient d'étendre ses opérations à quatre "démocraties arabes émergentes" (Egypte, Tunisie, Maroc et Jordanie).