La Commission européenne a donné mercredi son feu vert au rachat d'Inoxum, filiale d'acier inoxydable de l'allemand ThyssenKrupp, par le sidérurgiste finlandais Outokumpu, une opération qui va donner naissance au numéro un mondial de l'inox.
Cette autorisation est subordonnée à la vente de l'usine d'acier inoxydable d'Inoxum à Terni (Italie) et de centres de distribution en Europe, car la Commission craignait que le regroupement des activités des deux entités ne nuise à la concurrence dans ce secteur.
ThyssenKrupp avait annoncé en janvier la vente pour 2,7 milliards d'euros d'Inoxum, filiale employant 11.000 personnes dans le monde et réalisant un chiffre d'affaires annuel de 6 milliards d'euros.
Mais Bruxelles avait ouvert une enquête approfondie, craignant pour la concurrence dans le domaine des produits en acier inoxydable laminés à froid.
Sur ce marché, l'opération --telle que prévue initialement-- aurait abouti à la création d'un acteur trois fois plus important que son concurrent luxembourgeois Aperam, et cinq fois plus que le groupe espagnol Acerinox.
Outokumpu avait alors proposé de céder l'usine de Terni.
"L'acier inoxydable constitue un matériau de choix pour un large éventail de produits, qui vont des articles domestiques aux équipements industriels, et un intrant essentiel pour de nombreuses industries européennes. La cession de l'usine italienne de Terni garantit que la création d'une nouvelle entité numéro un sur le marché européen ne sera pas préjudiciable pour les consommateurs et les entreprises d'Europe", souligne dans un communiqué le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia.
Outokumpu compte boucler la transaction avant la fin de l'année, pour donner naissance rapidement au numéro un mondial du secteur.
"Cette transaction permet de répondre aux opportunités et défis de l'industrie de l'acier inoxydable. Le nouvel Outokumpu va pouvoir réaliser des améliorations significatives de l'utilisation de ses capacités de production", s'est félicité le PDG du groupe Mika Seitovirta, dans un communiqué.
"Nous serons plus présents dans les marchés en expansion en dehors d'Europe et proposerons l'offre la plus large pour mieux servir nos clients", a-t-il ajouté.
La transaction permet également au groupe de réaliser des économies par des synergies annuelles d'environ 200 millions d'euros.
L'usine de Terni, située à une centaine de kilomètres au nord de Rome, était valorisée en janvier entre 1 et 1,2 milliard d'euros par des analystes interrogés dans la presse italienne. Celle-ci affirmait que le fonds américain Apollo était intéressé par un rachat à quelque 750 millions d'euros.