par Cate Cadell
PÉKIN (Reuters) - JD.com, le numéro deux chinois du commerce en ligne, a annoncé un investissement de 397 millions de dollars (355,7 millions d'euros) dans Farfetch, un site britannique de mode haut de gamme, afin de se renforcer dans le segment du luxe dans un contexte de concurrence exacerbée avec le géant chinois du e-commerce Alibaba Group.
Au terme de cet investissement, JD deviendra un actionnaire de premier plan de la société britannique et son fondateur et directeur général Richard Liu entrera au conseil d'administration de Farfetch, indique un communiqué.
Farfetch bénéficiera de la logistique, du marketing et des services financiers en ligne de JD, à savoir le système de paiement en ligne JD Pay et le service de microcrédit Baitiao, ajoute le communiqué.
"(Farfetch) ne dispose pas de tout cela à l'échelle mondiale et a fortiori en Chine", note Winston Cheng, responsable de l'international chez JD. "Avec la hausse du revenu des ménages (en Chine), nous estimons que c'est le bon moment", ajoute-il.
JD veut étendre son offre dans le luxe et les biens de consommation de marque afin de mieux concurrencer localement Alibaba qui s'est considérablement développé dans les produits de marque avec sa plate-forme en ligne Tmall dédiée aux griffes étrangères.
A l'origine JD était un distributeur de produits de l'électronique et de l'électroménager mais la société s'est rapidement développée en exploitant son vaste réseau logistique pour proposer d'autres produits dans l'alimentation, l'habillement et les services à la demande.
Le groupe a ainsi lancé ce mois-ci un service de livraison haut de gamme baptisé JD Luxury Express; un personnel sur son trente et un et en gants blancs livre ainsi les commandes à domicile au moyen de véhicules électriques.
En investissant dans Farfetch, JD compte aussi tirer profit du partenariat conclu entre sa cible et quelque 700 marques et boutiques de luxe.
Farfetch, qui a notamment pour actionnaires le français Eurazeo (PA:EURA), le fonds souverain singapourien Temasek et le chinois IDG Capital, était valorisé à environ 1,5 milliard de dollars lors d'une levée de fonds opérée l'an dernier.
(Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)