FRANCFORT (Reuters) - La politique monétaire non conventionnelle a été une réussite des deux côtés de l'Atlantique mais des lacunes demeurent dans la compréhension de ces instruments relativement nouveaux, nécessitant un approfondissement de la recherche, a déclaré mercredi le président de la Banque centrale européenne (BCE).
"Les actions de politique menées au cours des dix dernières années en termes de politique monétaire, de réglementation et de supervision ont rendu le monde plus résilient. Mais nous devons continuer à nous préparer à de nouveaux défis", a dit Mario Draghi lors d'une intervention à Lindau, en Allemagne.
"Un volume important de recherches empiriques a prouvé le succès de ces politiques dans le soutien à l'économie et à l'inflation aussi bien au sein de la zone euro qu'aux Etats-Unis", a-t-il poursuivi.
Très attendue par les investisseurs, cette première intervention de Mario Draghi après la trêve estivale n'a eu aucun impact sur les marchés.
L'euro est en revanche repassé en territoire positif contre le dollar après la publication d'indices PMI/Markit "flash" des directeurs d'achats meilleurs que prévu pour la seule Allemagne et pour la zone euro, ce qui conforte le scénario d'un resserrement progressif de la politique monétaire de la BCE.
La prochaine intervention de Mario Draghi se déroulera à Jackson Hole, aux Etats-Unis, où débute jeudi le traditionnel rendez-vous de fin d'été des banquiers centraux.
"La faiblesse de l'inflation et des chiffres de croissance contrastés ont réduit progressivement les attentes d'une surprise majeure lors de la réunion de Jackson Hole demain en matière de politique monétaire", a noté Paul Brain, responsable de la gestion obligataire chez Newton IM.
L'hypothèse selon laquelle Mario Draghi pourrait profiter de l'occasion pour détailler un calendrier précis pour la fin progressive du programme d'assouplissement quantitatif (QE) en place s'est progressivement dissipée.
Le président de la BCE, ne devrait délivrer aucun nouveau message à cette occasion, ont dit à la mi-août deux sources au fait du dossier à Reuters.
Por Paul Brain, "Draghi a suffisamment de temps pour communiquer aux marchés la réduction progressive du QE de la BCE et il n'a pas besoin de Jackson Hole comme moment de communication".
(Balazs Koranyi, Marc Joanny pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten.)