La maison mère des marques de prêt-à-porter Sandro, Maje et Claudie Pierlot (SMCP) estime valoir entre 1,9 et 2,2 milliards d'euros avant son introduction à la Bourse de Paris.
Le groupe, qui se présente comme un acteur du "luxe abordable", a annoncé lundi avoir fixé sa fourchette de prix entre 20 et 25 euros par action, ce qui le valorise entre 1,9 et 2,2 milliards d'euros.
A titre de comparaison, la valorisation initiale du fabricant de vêtements d'origine française Moncler (MI:MONC) s'élevait à 2,55 milliards d'euros au moment de son entrée à la Bourse de Milan fin 2013. Celle du groupe familial espagnol Inditex (MC:ITX) (marque Zara) se situait il y a 16 ans entre 8,4 et 9,2 milliards d'euros.
La fixation du prix définitif est prévue le 19 octobre et le premier jour de cotation sur Euronext Paris le 20 octobre, selon un communiqué de SMCP, acronyme de Sandro, Maje et Claudie Pierlot.
Le groupe a expliqué que l'introduction en Bourse doit lui permettre de "soutenir sa stratégie de développement et de croissance et de réduire son endettement".
L'opération prévoit à la fois une augmentation de capital par émission d'actions nouvelles, qui devrait rapporter environ 121 millions d'euros nets, et la cession de 19,5 millions d'actions existantes.
Le montant brut de cette cession doit rapporter entre 390 millions et 479 millions d'euros, selon le prix de l'entrée en Bourse, hors option de surallocation. En intégrant cette option, le montant brut pourra atteindre 569 millions.
- Le chinois Shandong Ruyi garde le contrôle -
Le géant chinois du textile Shandong Ruyi, premier actionnaire avec 83% du capital, "entend conserver à l'issue de ce processus d'entrée en Bourse sa position d'actionnaire majoritaire du groupe avec 55% du capital", a indiqué le patron de SMCP, Daniel Lalonde, au cours d'une conférence téléphonique.
Le fonds d'investissement américain KKR (NYSE:KKR), présent à hauteur de 10%, "va sortir intégralement et ne sera plus actionnaire de SMCP" tandis que la direction et les fondateurs détiendront environ 10% du capital, a précisé le directeur financier Philippe Gautier.
Les quelque 35% du capital restant seront flottant.
Le PDG s'est dit "confiant quant à l'intérêt que porteront les investisseurs", SMCP bénéficiant d'une "attractivité forte de ses trois marques qui offrent des produits de tendance et de qualité" dans un marché en croissance.
SMCP cherche à "diffuser le chic parisien à travers le monde" en "combinant les codes du luxe et de la fast fashion", c'est-à-dire de la mode vestimentaire à prix peu élevé qui a vocation à être rapidement renouvelée.
Bénéficiant "d'un cycle de produits courts, des nouveautés en continu et un concept de magasins facilement déployables", il mise désormais sur "l'accélération du numérique, des accessoires et de la gamme Homme" ainsi que "le gain de parts de marché en France et l'expansion internationale dans des pays porteurs".
Contrôlé depuis 2016 par le géant chinois du textile Shandong Ruyi, SMCP est en pleine expansion depuis sa création en 2010.
Son ascension des dernières années s'illustre par des ventes annuelles en hausse de 24% en moyenne entre 2014 et 2016 et une rentabilité (excédent brut d'exploitation) en hausse de 32,5% par an.
Le groupe compte plus de 1.200 points de vente dans le monde et 250 fournisseurs. Il emploie dans l'Hexagone plus de la moitié de ses 4.450 salariés.
Evelyne Chetrite et Judith Milgrom ont fondé respectivement Sandro et Maje à Paris en 1984 et en 1998 et elles continuent à en assurer la direction artistique.
Claudie Pierlot a été fondée en 1984 par Mme Claudie Pierlot et a été acquise par SMCP en 2009.