La production manufacturière française a continué de se dégrader en décembre, mais le fléchissement ralentit par rapport à novembre et la vitesse des réductions d'effectifs également, selon le cabinet Markit qui publie lundi l'indice PMI mesurant la performance du secteur.
L'indice se redresse légèrement à 44,6 contre 44,5 en novembre, à son plus haut niveau depuis quatre mois. Il reste néanmoins inférieur à 50, qui marque le sans-changement.
La production des fabricants français continue de diminuer mais cette contraction ralentit malgré une accélération de la baisse des nouvelles commandes en décembre.
"Le fort repli des nouvelles commandes renforce les inquiétudes quant à la santé du secteur manufacturier français, l'enquête de décembre mettant en évidence une faiblesse marquée de la demande tant sur le marché intérieur que sur les marchés à l'export", analyse dans un communiqué Jack Kennedy, économiste chez Markit.
Le taux de repli des ventes a atteint sont plus haut niveau depuis mars 2009, "tendance que les entreprises interrogées attribuent à une réduction des dépenses des clients, elle-même liée à un climat économique difficile", explique Markit.
Les ventes à l'export enregistrent leur plus forte contraction depuis mai 2009, en raison de l'atonie de la demande sur un certain nombre de marchés européens, selon les entrepreneurs consultés par Markit.
Parallèlement, si l'emploi continue de reculer puisque la baisse de charge de travail encourage les fabricants à réduire leurs effectifs, ce recul ralentit en décembre, à son niveau le plus faible depuis avril.
Les stocks de produits finis affichent une 9e baisse mensuelle consécutive, le taux de repli enregistrant en décembre son plus haut niveau depuis un an. "Un certain nombre de répondants indiquent avoir réduit leurs stocks afin de libérer des fonds de roulement", assure Markit.
Les délais de livraison des fournisseurs augmentent pour le 4e mois consécutif.
L'inflation des prix d'achat continue d'augmenter et atteint son plus haut niveau depuis huit mois, "le taux de croissance restant cependant nettement inférieur à sa moyenne historique". En revanche, les prix de vente n'augmentent qu'à la marge, en raison selon les entreprises, de fortes pressions concurrentielles.
"Les perspectives pour l'année 2013 s'annoncent moroses, l'économie française se préparant à affronter de forts vents contraires tels qu'une dégradation du marché de l'emploi, une consommation en berne et une fragilité de la demande sur un certain nombre de marchés européens", estime Jack Kennedy.