La saison des publications d'entreprises touche à sa fin et la Bourse de Paris va se tourner la semaine prochaine vers les rendez-vous macroéconomiques, avec les estimations de croissance en zone euro, dans un marché toujours soutenu par d'abondantes liquidités.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a progressé de 1,04% pour terminer vendredi à 3.953,83 points. Il s'affiche en nette hausse (8,59%) depuis le 1er janvier.
"Les politiques monétaires ultra-accommodantes de la Banque Centrale Européenne (BCE) et de la Réserve Fédérale américaine (Fed) continuent d'être bénéfiques pour le marché actions", soulignent les analystes de Saxo Banque dans une note.
Malgré des niveau de cours parfois jugés excessifs, la tendance positive du marché à court terme n'a pas été contredite cette semaine, estiment les économistes de Crédit Agricole CIB.
Selon eux, cette orientation se nourrit des politiques accommodantes des banques centrales, un thème qui reste "central, avec les banques centrales d'Australie et de Corée du Sud qui ont toutes deux baissé leur taux cette semaine, contrairement aux attentes des marchés", poursuivent-ils.
Mardi, la Banque d'Australie a abaissé son taux d'intérêt directeur à un plancher inédit. Son homologue de Corée du Sud a fait de même.
Alors que le gros des publications trimestrielles est passé, les investisseurs seront avant tout attentifs la semaine prochaine aux différentes nouvelles sur le plan macroéconomique.
Ils auront notamment en ligne de mire mercredi la première estimation de la croissance au premier trimestre en France et surtout, dans l'ensemble de la zone euro. "En Europe, tous les yeux seront tournés vers [cette statistique] qui devrait indiquer que la récession se poursuit", prévoient les analystes d'ING.
Les inquiétudes concernant la cohésion de l'Union monétaire sont en phase d'appaisement, comme l'a montré l'émission obligataire à long terme réussie du Portugal mardi.
Les marchés regarderont également mardi le baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers allemands, afin de jauger le dynamisme du moteur de la zone euro, après un chiffre encourageant cette semaine sur la production industrielle en mars.
Outre-Atlantique, ils seront notamment sensibles mercredi à l'activité industrielle dans la région de New York en mai, jeudi dans la région de Philadelphie. Sur le front de l'emploi, ils regarderont les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, qui feront suite à plusieurs bonnes nouvelles sur le marché du travail américain.
Toutefois, si des niveaux parfois records sont atteints par plusieurs indices à travers le monde, "il n'y pas pas de grand mouvement à espérer la semaine prochaine" à la Bourse de Paris, indique Yann Azuelos, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
"On est dans un marché qui monte par défaut et qui va trouver ses limites parce que les chiffres macroéconomiques de la zone euro sont loin de donner envie de continuer à pousser plus haut", souligne-t-il.
Côté entreprises, les publications se sont poursuivies en dépit d'une semaine calme marquée par deux jours fériés.
Sur la partie financière, notamment Axa, Société Générale et Crédit Agricole, "il n'y a pas eu de déception, au contraire", estime M. Azuelos.
En revanche, "sur les cycliques, c'est un peu plus contraignant", avec Alstom qui a déçu, à l'inverse d'ArcelorMittal.
La semaine prochaine, certaines entreprises vont continuer de dévoiler leurs chiffres avec notamment Aéroport de Paris, Lagardère, Bouygues ou encore Vivendi.
Elles seront également un certain nombre à tenir leurs assemblées générales, comme Veolia Environnement, BNP Paribas, JCDecaux et Dassault Aviation, Air France-KLM et Total.