Petrobras (SA:PETR4) a annoncé mercredi avoir accepté de verser 2,95 milliards de dollars pour éteindre une action en nom collectif ("class action") déposée à New York par des investisseurs se disant lésés par le scandale de corruption autour du groupe pétrolier brésilien.
"L'accord, qui sera soumis à l'approbation du juge (à New York, NDLR), a pour but d'éteindre toutes les demandes pendantes", a annoncé Petrobras dans un communiqué publié par la Commission des valeurs, le régulateur des marchés des capitaux brésiliens.
Le groupe public a proposé deux versements de 983 millions de dollars et un troisième de 984 millions.
Le premier versement sera fait dans les dix jours suivant l'approbation éventuelle préliminaire du juge, le second dans les dix jours suivant le feu vert définitif. Le troisième et dernier versement interviendra dans un délai de six mois maximum après cette décision ou au plus tard le 15 janvier 2019.
Petrobras a précisé que ces versements allaient grever ses comptes du quatrième trimestre 2017. L'action du groupe pétrolier progressait de 1,5% à la suite de cette annonce.
"Cet accord élimine le risque d'un jugement défavorable qui (...) pourrait entraîner des conséquences matérielles néfastes pour la compagnie et sa situation financière", poursuit le groupe brésilien. "En outre, il met fin aux incertitudes, charges et coûts associés à la poursuite de cette action collective".
Petrobras tient à préciser que cet accord "ne représente pas une reconnaissance de culpabilité ni de pratique d'actes irréguliers", puisque la compagnie se considère "victime" des délits mis au jour par l'enquête "Lavage express".
Cette enquête tentaculaire a mis en évidence de gigantesques réseaux de corruption avec des marchés de sous-traitance truqués dans lesquels étaient impliqués des responsables politiques de tous bords et des hommes d'affaires de premier plan, au Brésil, mais aussi sur tout le continent. Nombre d'entre eux sont aujourd'hui en prison.
Le recours en nom collectif avait été déposé par des particuliers et des fonds de pension ayant investi dans le groupe par le biais d'instruments financiers complexes. Le scandale Petrobras avait entraîné une forte dépréciation des titres du groupe et donc des pertes importantes pour les investisseurs.
En raison du scandale, Petrobras avait provisionné plus de 2 milliards de dollars dans ses comptes en 2014, année du lancement de "Lavage express".
C'est le montant estimé que les fraudes ont coûté au groupe étatique en une décennie.