Wall Street, adepte cette semaine des montagnes russes, attend avec fébrilité les clarifications mardi et mercredi prochains du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, sur les intentions de l'institution.
Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette réunissant 30 valeurs de Wall Street, a reculé de 1,17% pour finir à 15.070,18 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 1,32% à 3.423,56 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 1,01% à 1.626,73 points.
De façon assez décousue, les échanges ont alterné entre fortes pertes et profits.
"Ben Bernanke a réintroduit la volatilité sur le marché le 22 mai" quand il a évoqué au cours d'une intervention au Congrès la possibilité d'un ralentissement des mesures de soutien à l'économie apporté par la Fed dans les mois à venir, a remarqué Art Hogan, de Lazard Capital Markets.
Dans le cadre de sa politique d'assouplissement monétaire (QE3), la banque centrale rachète notamment chaque mois pour 85 milliards de dollars d'obligations du Trésor et de titres hypothécaires. Et l'afflux de ces liquidités a largement participé ces derniers mois à l'embellie de la Bourse de New York.
"La question qui hante maintenant les marchés est de savoir si, quand et comment la Fed va faire évoluer sa politique", a souligné le gestionnaire de portefeuille indépendant Hugh Johnson.
"Le consensus qui semble se dessiner est que la Fed n'annoncera pas une inflexion de sa politique la semaine prochaine", à l'occasion de la réunion du Comité de politique monétaire de l'institution mardi et mercredi, a-t-il ajouté.
"La Fed a toujours dit qu'elle souhaitait voir des signes d'amélioration durable de l'économie, notamment en termes d'emploi, et on n'y est pas encore", a souligné l'expert.
Cela n'empêchera pas les acteurs du marché d'être suspendus aux paroles de M. Bernanke lors de la conférence de presse qui suivra la réunion, mercredi après-midi.
"On veut voir si Bernanke va essayer de faire baisser un peu la température car depuis qu'il s'est exprimé sur la possibilité de ralentir le QE3, la volatilité a explosé sur les marché, non seulement pour les actions mais aussi pour les devises, et sur les marchés étrangers", a relevé Gregori Volokhine, stratège à Meeschaert New York.
"Il pourrait vouloir calmer le jeu en insistant sur le fait que la décision de ralentir (les mesures de soutien, ndlr) ne sera prise que si les conditions d'une nette amélioration de l'économie sont réunies et aussi que la politique de la Fed va bien être de maintenir des taux directeurs très bas aussi longtemps que nécessaire", a ajouté l'expert.
Pour mieux jauger du dynamisme économique des Etats-Unis, les investisseurs pourront compter la semaine prochaine sur la diffusion de plusieurs indicateurs, dont un indice sur l'activité industrielle dans la région de New York lundi et dans la région de Philadelphie jeudi.
Les acteurs du marché pourront aussi prendre le pouls du secteur de l'immobilier, considéré comme un bon indicateur de la vigueur de la reprise, avec mardi des chiffres sur les mises en chantier de logements et les permis de construire et jeudi sur les ventes de logements anciens.
Avant le début officieux de la prochaine saison des résultats début juillet, les courtiers auront aussi à leur agenda les chiffres du groupe de messageries Fedex mercredi et ceux du fabricant de logiciels Oracle jeudi.