Les éleveurs laitiers ont appelé à leur tour samedi la grande distribution à la responsabilité, avant la fin des négociations commerciales jeudi sur le prix du lait pour l'année à venir.
"Cette année, il faut que la grande distribution soit responsable. Et il faut que les choses évoluent (sur le prix du lait). C'est l'enjeu des négociations commerciales qui finissent jeudi", a expliqué à l'AFP Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).
La guerre des prix, notamment sur le lait, entre les distributeurs, qui étrangle industriels et agriculteurs, devrait donc à nouveau être au menu du salon de l'agriculture cette année, qui a ouvert samedi en présence de François Hollande.
Car, face à une forte demande en produits laitiers dans les pays émergents, les cours du lait ont flambé de près de 10% l'an dernier sur le marché mondial, mais les éleveurs français ne voient toujours pas la couleur de cette hausse.
François Hollande a d'ailleurs été interpellé sur le sujet lors de sa visite sur le salon. "Quand le prix du lait baisse en Allemagne, il baisse ici et quand il remonte en Allemagne il ne remonte pas en France", s'est agacé un éleveur des Pays de Loire. Le président se retourne alors vers son ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, lui disant: "Stéphane faut négocier, faut négocier".
Sauf que les pouvoirs publics n'ont pas grande marge de manœuvre sur le sujet. "Ça relève de la négociation commerciale", a rappelé Benoît Hamon, ministre de la Consommation, interrogé par l'AFP.
Néanmoins le ministre assure qu'il "travaille à ce que cette hausse des cours soit vraiment répercutée" et appelle les enseignes de la grande distribution "à jouer le jeu".
En 2013, le prix du lait a augmenté de 9% tandis que dans les rayons, le prix moyen des produits laitiers a baissé de près de 1%, selon la Fédération nationale des industries laitières (FNIL) qui a appelé elle aussi mercredi à une "prise de conscience" de la grande distribution.