PARIS (Reuters) - Le conseil d'administration d'Atos (EPA:ATOS) a déclaré mardi s'élever contre "les tentatives de déstabilisation" de Cyril Charlot, associé-fondateur de Sycomore AM qui réclame le départ de l'actuel président du groupe, et de Léo Apotheker, son candidat de choix pour le remplacer, après la publication la veille d'un entretien accordé au Figaro.
Sycomore Asset Management, actionnaire minoritaire du spécialiste de services informatiques, réclame la démission de Bertrand Meunier, président du groupe, depuis plusieurs mois.
"Le bilan est catastrophique à tout point de vue depuis que Bertrand Meunier a pris la présidence d’Atos en 2019", a déclaré au Figaro Cyril Charlot, qui propose la nomination comme administrateur de Léo Apotheker, ancien patron de SAP (NYSE:SAP) et Hewlett Packard.
"Je trouve aberrant que le conseil d’Atos n’ait pas au moins un tiers de ses membres qui comprennent vraiment les métiers et les technologies", a déclaré de son côté Léo Apotheker au quotidien, estimant cependant que le plan stratégique du groupe "semble aller dans la bonne direction".
Le conseil d'administration d'Atos s'est dit dans un communiqué "étonné" de ce commentaire, qui valide et à la fois critique la stratégie du groupe.
"Ces attaques visent uniquement à déstabiliser un groupe mobilisé pour mettre en œuvre son redressement et sa stratégie de création de valeur pour l'ensemble de ses parties prenantes, alors que Messieurs Léo Apotheker et Cyril Charlot ignorent tout du fonctionnement effectif de la gouvernance d’Atos", a rétorqué le conseil d'administration.
Sycomore Asset Management, actionnaire minoritaire d'Atos, estime dans un courrier daté du 1er juin adressé à Atos et communiqué à la presse, que Bertrand Meunier a "une part de responsabilité importante dans la crise de gouvernance" à laquelle le groupe a été confronté.
Le conseil d'administration d'Atos s'est prononcé à l'unanimité contre une proposition de révocation du mandat d'administrateur de Bertrand Meunier, portée par des actionnaires minoritaires, et qui sera soumise au vote des actionnaires lors de l'assemblée générale du groupe le 28 juin.
Après une période trouble marquée par une crise de gouvernance et de lourdes pertes, Atos a lancé un projet de scission de ses activités digitales et de cybersécurité dans une nouvelle entité rebaptisée Eviden. Ses activités historiques, notamment l'infogérence, seront logées au sein de Tech Foundations, qui a suscité l'intérêt de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.
(Rédigé par Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)