(Reuters) -Atos plonge lundi à la Bourse de Paris alors que le groupe de services informatiques, en grandes difficultés financières, a prévenu que son projet d'augmentation de capital était devenu caduc et annoncé dans le même temps la nomination d'un mandataire ad hoc pour encadrer ses discussions avec ses banques.
A 9h55, l'action Atos (EPA:ATOS) chutait de 29,2% à 2,783 euros, sa plus forte baisse en séance depuis 1992.
Dans un point sur sa situation financière, Atos a indiqué que "compte tenu de l’évolution du contexte du marché, les conditions de réalisation du projet d’augmentation de capital avec droits préférentiels de souscription de 720 millions d’euros ne sont plus réunies".
"L’engagement de garantie accordé par BNP Paribas (EPA:BNPP) et J.P. Morgan n’est plus en vigueur", a ajouté le groupe.
Le projet d'augmentation de capital faisait partie d'un ensemble plus large de mesures destinées à sortir Atos d'une grave crise financière.
Outre cette levée de fonds, Atos négocie actuellement avec ses banques d'une restructuration de sa dette et prévoit des cessions d'actifs.
La branche Tech Foundations, regroupant les activités de conseil en informatique, doit ainsi être cédée au groupe EPEI de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky mais l'opération semble de plus en plus remise en cause.
Lundi, Atos a dit lundi continuer ses discussions avec EPEI, "sans certitude qu’elles aboutissent à un accord".
Parallèlement, le groupe discute avec Airbus (EPA:AIR) du rachat de son activité Big Data & Security (BDS). Les deux sociétés sont dans la phase de "due diligence", a indiqué Atos.
Concernant les discussions avec ses banques, Atos a annoncé lundi la nomination d'un mandataire ad hoc chargé d'encadrer les négociations.
Ce mandat ad hoc ne concernerait que la dette financière de d'Atos et serait sans incidence sur les salariés, clients et fournisseurs, a précisé Atos.
La nomination du mandataire ad hoc effraie les investisseurs car cela pourrait suggérer qu'Atos pourrait bientôt devoir se placer sous une procédure de sauvegarde, a commenté un analyste sous couvert d'anonymat.
"Atos informera le marché en temps utile de l’avancée des discussions avec ses banques, de son nouveau plan de refinancement, de ses projets de cession, ainsi que de la possible évolution de sa structure de capital qui pourrait entraîner une dilution des actionnaires existants, en fonction de l’accord sur la structure de refinancement", a conclu le groupe dans un communiqué.
(Rédigé par Kate Entringer et Blandine Hénault, avec la contribution de Stéphanie Hamel)