PARIS (Reuters) - Bruno Le Maire ira mercredi après-midi à la Souterraine, dans la Creuse, pour faire un point sur les négociations avec les salariés de GM&S, annonce Bercy dans un communiqué diffusé mardi soir.
Le ministre de l’Economie et des Finances et le secrétaire d'Etat Benjamin Griveaux "se rendront demain, mercredi 19 juillet, à 14h30 à l’hôtel de ville de la Souterraine pour effectuer avec les représentants des salariés un point d’étape sur les négociations avec les salariés de GM&S", peut-on y lire.
Le sort de l'équipementier dépend du résultat incertain du bras de fer auquel se livrent les constructeurs automobiles, le gouvernement et les salariés à la veille de la décision du tribunal de commerce de Poitiers sur la reprise.
Le gouvernement a annoncé lundi soir que le principal donneur d'ordres de l'usine, PSA (PA:PEUP), refusait de participer au plan d'investissement de 15 millions d'euros réclamé par le repreneur.
"Il manque donc cinq millions d'euros pour faire aboutir la reprise", a précisé le ministère de l'Economie dans un communiqué. L'Etat et Renault (PA:RENA) se sont, quant à eux, engagés à fournir cinq millions chacun.
Le tribunal de commerce de Poitiers doit se prononcer mercredi sur l'offre du groupe GMD qui propose de reprendre 120 salariés sur les 277 que compte le site.
Ce plan d'investissement est toutefois une condition au projet de reprise, selon le ministère de l'Economie. Le groupe GMD pourrait donc choisir de retirer son offre.
Les salariés de GM&S ont de leur côté bloqué mardi le site de Renault à Fouchères, dans l'Yonne, dans l'espoir d'obtenir des indemnités supra-légales que les constructeurs automobiles et le repreneur refusent de financer.
"La plupart des salariés ont plus de 50 ans. Ils ne trouveront pas facilement du travail. On ne pas partir sans rien", a déclaré à Reuters Patrick Brun, délégué syndical CGT de l'usine.
Ils avaient déjà bloqué le site de PSA de Sept-Fons, dans l'Allier, le 5 et 6 juillet dernier, ce qui avait entraîné un risque d'échec des négociations, selon le ministère.
PSA a démenti lundi soir dans un communiqué les chiffres avancés par le ministère de l'Economie au sujet des investissements qu'il refuserait de fournir.
Il rappelle s'être engagé à investir quatre millions d'euros en outillage et avoir pérennisé ses commandes à hauteur de 36 millions d'euros sur la période de 2018-2020.
"Le groupe regrette que des informations erronées aient pu être diffusées par le ministère", peut-on lire dans le document.
Il précise détenir un courrier du repreneur indiquant que "l'engagement de PSA est suffisant pour conforter l'exploitation du site et qu'il n'a pas d'autres attentes à l'égard de PSA."
C'est toutefois sur le type d'investissement que le gouvernement et PSA affichent un désaccord.
Le ministère réclame ce qu'il appelle des investissements "capacitaires" pour moderniser l'usine. Cette somme n'est pas assortie de contreparties pour les donneurs d'ordres. Elle correspond davantage à un don. PSA s'est plutôt engagé sur des investissements "spécifiques" qui resteront sa propriété.
A l'inverse, Renault s'est engagé sur un investissement "capacitaire" de cinq millions d'euros mais n'a pas annoncé d'investissement "spécifique". Le constructeur a également accepté de doubler ses commandes annuelles pour les amener à dix millions sur cinq ans.
(Caroline Pailliez avec Jean-Philippe Lefief)