(Reuters) - BNP Paribas (EPA:BNPP) recule en Bourse jeudi après avoir fait état de résultats plus faibles que prévu pour ses activités de détail et de crédit à la consommation en France, dans un contexte d'effondrement du secteur bancaire européen.
Bien que globalement conformes aux attentes du marché, les résultats trimestriels mitigés de la première banque française par la capitalisation boursière n'ont pas suffi à rassurer les investisseurs. Le secteur bancaire évolue en effet dans un contexte complexe de hausse rapide des taux d'intérêt et de perspectives économiques incertaines.
Les résultats au troisième trimestre de l'activité banque de détail de BNP en France et en Italie n'ont pas répondu aux attentes, pénalisés par des revenus plus faibles et des provisions plus élevées, ont déclaré Jefferies et JP Morgan.
"Les revenus ont été légèrement supérieurs mais ont montré une faiblesse inattendue dans la banque de détail en France et en Italie", indique Jefferies, ajoutant que la société de location de voitures de BNP, Arval, et l'unité de crédit à la consommation du prêteur ont également déçu.
Le titre BNP cédait environ 4% à 56,18 euros à 09h20 GMT, après avoir chuté de plus de 5% dans les premiers échanges.
Le résultat net part du groupe de la première banque française par capitalisation boursière affiche une baisse de 4% en données publiées au troisième trimestre, à 2,66 milliards d'euros, un chiffre proche des attentes des analystes qui tablaient sur 2,64 milliards d'euros, selon un consensus compilé par la société.
Le produit net bancaire sur la période a augmenté de 4% pour atteindre 11,58 milliards d'euros, un résultat légèrement supérieur aux 11,52 milliards d'euros attendus.
L'activité trading de BNP a bénéficié pendant plusieurs trimestres de la forte volatilité observée sur les marchés à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le groupe suit désormais la même tendance que ses concurrents, qui ont enregistré une forte baisse de leurs revenus tirés de la demande en instruments de couverture contre les risques de change et de taux. La division "Global markets", qui rassemble les services de trading, enregistre ainsi une chute de 9% de ses revenus au troisième trimestre, sous l'effet d'une baisse de près de 14,3% de l'activité taux, devises et matières premières (FICC). Durant la même période, Deutsche Bank (ETR:DBKGn) et Barclays (LON:BARC) ont respectivement enregistré une baisse de 12% et 13% de leurs revenus tirés de ces activités.
Cette baisse est compensée par la bonne performance de l'activité "Global banking" - qui comprend les émissions obligataires, les prêts syndiqués et la gestion de trésorerie - dont les revenus progressent d'environ 20%.
Le coût du risque, qui mesure l'exposition potentielle de BNP au non remboursement des crédits, s'est établi à 734 millions d'euros, bien en deçà des 815 millions d'euros attendus par les analystes.
Le groupe, qui a confirmé son objectif d'atteindre 12% de rentabilité des fonds propres tangibles (RoTE) en 2025, a également déclaré avoir réalisé 85% de son programme de rachat d'actions de 5 milliards d'euros en 2023.
(Rédigé par Augustin Turpin, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)