PARIS (Reuters) - Les djihadistes présumés contre lesquels les forces de l'ordre ont donné l'assaut mercredi matin à Saint-Denis, près de Paris, projetaient un attentat dans le quartier d'affaires de La Défense, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
"Les forces de l'ordre recherchaient des terroristes qui préparaient un acte prochain sur la base d'informations de la SDAT (les services antiterroristes-NDLR) et de l'étranger", a déclaré cette source à Reuters. "C'est une nouvelle équipe qui projetait un attentat à la Défense."
Selon une source policière, les enquêteurs "sont tombés sur une équipe qui n'était pas en relation avec les premiers groupes" des attentats du 13 novembre.
"Ils pensaient trouver Abdelhamid Abaaoud (le commanditaire des attentats-NDLR), ils sont tombés sur autre chose, une équipe qui préparait un attentat à la Défense", a-t-elle précisé.
L'annonce que La Défense, premier quartier d'affaires européen qui compte 2.500 entreprises, était un objectif a été faite mercredi matin lors d'une réunion des chefs de service de la police judiciaire, a ajouté cette source policière.
Une deuxième source policière a souligné que le projet visait soit La Défense soit le centre commercial Le Millénaire à Aubervilliers, dans la banlieue de Paris.
Des sources proches du dossier soulignent que la cible de l'assaut était bien Abdelhamid Abaaoud, un Belge d'origine marocaine soupçonné d'être impliqué dans plusieurs attentats ou projets d'attentats en France et en Belgique.
Les services français surveillaient une femme qui était proche de cette figure de l'Etat islamique, qui est apparu sur plusieurs vidéos violentes de Daech en Syrie.
Mais ils ignorent encore s'il s'agit bien de la femme qui s'est jetée sur les hommes du RAID en activant son gilet explosif. "Il va falloir faire parler les ADN", dit la source.
Pour l'instant, Abdelhamid Abaaoud ne semble pas avoir été retrouvé mais il faut attendre les identifications, a ajouté cette source policière.
Le ministère de l'Intérieur n'a pas répondu aux demandes de Reuters visant à confirmer ou à démentir ces informations.
(Emmanuel Jarry, avec Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)