La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,77% lundi affectée par les nombreuses zones d'ombre qui subsistent dans l'accord européen sur la Grèce et par l'impasse dans les négociations sur la dette américaine.
Le CAC 40 a cédé 29,73 points à 3.812,97 points dans un volume d'échanges peu étoffé de 2,948 milliards d'euros.
La prudence a en effet dominé alors que la semaine s'annonce extrêmement riche en termes de publications d'entreprises avec de nombreuses sociétés du CAC 40 qui vont annoncer leurs résultats d'ici à vendredi soir.
Sur les autres places européennes, Londres a terminé en baisse de 0,16%, l'Eurostoxx 50 a reculé de 0,96%. Francfort est parvenue à clôturer en timide hausse de 0,25%.
"L'aversion au risque est de retour. Il y a une défiance des investisseurs dans l'attente d'un accord sur la dette américaine et des modalités précises sur le sauvetage grec", a commenté Géraud Missonnier, analyste chez Saxo Banque.
L'accord conclu jeudi dernier au sommet de la zone euro comporte en effet de nombreuses incertitudes.
Selon les termes de ce texte, plusieurs options seront ainsi proposées aux créanciers privés (banques, fonds de pension...). Ils pourront échanger leurs titres de dette contre des obligations de plus longue durée, accepter une décote sur la valeur faciale des obligations ou s'engager à racheter les nouvelles émissions de titres grecs.
"Tant qu'on ne saura pas qui choisit quoi, un grand flou perdurera. On ne sait pas non plus s'il y aura volontariat ou volontariat forcé de ces mêmes créanciers privés", a déploré Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
Les nouvelles dégradations des agences de notation, largement anticipées, ont eu peu d'impact sur les places financières, ont estimé plusieurs analystes.
Après Fitch qui dès vendredi a décidé que la Grèce était en défaut partiel, Moody's a sévi lundi matin, abaissant de trois crans la note du pays de Caa1 à Ca, la plaçant à un cran du défaut de paiement.
L'impasse sur la dette américaine est, elle, restée au coeur des préoccupations des investisseurs. Neuf jours avant la date butoir, le 2 août, démocrates et républicains n'arrivent toujours pas à s'entendre sur le sujet. Insistant sur l'urgence de la situation, le Fonds monétaire international (FMI) a dégradé ses projections sur la dette publique de la première économie mondiale.
Du côté des valeurs, le secteur bancaire a particulièrement souffert des incertitudes qui continuent à peser sur la Grèce. Crédit Agricole a perdu 5,52% à 8,91 euros, Société Générale 4,74% à 36,27 euros et BNP Paribas 4,33% à 46,70 euros. Hors CAC 40, Dexia a chuté de 8,19% à 1,95 euros.
JCDecaux a cédé 3,87% à 20,24 euros après avoir vu la recommandation sur son titre abaissée à "conserver", contre "acheter" auparavant, par Citigroup.
Les valeurs automobiles ont en revanche poursuivi leur rebond, les investisseurs anticipant des résultats solides dans ce secteur. Peugeot a gagné 1,26% à à 30,47 euros et, hors CAC 40, Faurecia s'est adjugé 3,02% à 30,34 euros.
Saint-Gobain a reculé de 1,26% à 41,94 euros. Le groupe a racheté à Wolseley les enseignes britannique Build Center et française Brossette pour 351 millions d'euros.
LVMH a gagné 1,00% à 130,55 euros, franchisant un nouveau record, les investisseurs anticipant une publication très solide pour le premier semestre à l'image de l'ensemble du secteur du luxe.
Hors CAC 40, Unibail-Rodamco a pris 1,05% à 159,30 euros, la banque britannique HSBC ayant entamé la couverture du titre avec une recommandation à "surpondérer".