Recul ou correction du marché ? Quoi qu'il en soit, voici ce qu'il faut faire ensuiteVoir Actions Surévaluées

Brexit: "face-à-face" entre Dominic Raab et Michel Barnier à Bruxelles

Publié le 14/10/2018 16:03
Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, le 31 août 2018 à Bruxelles (Photo Emmanuel DUNAND. AFP)

Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, le 31 août 2018 à Bruxelles (Photo Emmanuel DUNAND. AFP)

Le ministre britannique en charge du Brexit, Dominic Raab, devait s'entretenir dans l'après-midi avec le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a annoncé Londres dimanche, à trois jours d'un sommet européen qui pourrait être décisif dans le règlement du divorce.

"Avec plusieurs problèmes importants qui restent à résoudre, dont le backstop en Irlande du Nord (dispositions dites du filet de sécurité posées par l'UE), il a été convenu que des discussions en face-à-face étaient nécessaires en amont du sommet européen", a déclaré un porte-parole du ministère du Brexit.

Le conseil européen des 17 et 18 octobre sera en grande partie consacré au Brexit. Il devait initialement marquer la fin des négociations entre Londres et Bruxelles, avant la sortie du Royaume-Uni de l'UE, prévue le 29 mars. Le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, a reconnu cependant qu'il était "extrêmement ambitieux" d'imaginer la conclusion d'un accord au cours du sommet.

"Il nous faut des progrès substantiels", a réclamé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à l'approche de la rencontre, qui constituera un "moment de vérité" selon le président du Conseil européen, Donald Tusk.

La Première ministre britannique, Theresa May, réunira mardi, à la veille du sommet, ses principaux ministres pour évoquer notamment le devenir de la frontière entre la province britannique d'Irlande du Nord et la république d'Irlande, qui demeure une des difficultés majeures de ces négociations et divise le gouvernement.

Plusieurs ministres menacent de démissionner, rapporte la presse britannique, si Mme May ne revoit pas ses plans. Les noms de la ministre des Relations avec le Parlement, Andrea Leadsom, et de la ministre du Développement international, Penny Mordaunt, ont été cités à plusieurs reprises.

L'ancien ministre en charge du Brexit, David Davis, qui avait lui-même démissionné en juillet sur fond de désaccord avec Theresa May, a appelé les membres du gouvernement à "exercer leur autorité collective" face aux "défauts fondamentaux" de la stratégie de la Première ministre, dans une tribune publiée par le Sunday Times.

- "Temporaire signifie éternel" -

Londres s'est engagé à ne pas réinstaurer de frontière matérielle sur l'île d'Irlande, conformément à l'accord de paix du Vendredi saint signé en 1998, mais cet engagement va à l'encontre de sa volonté de quitter le marché unique et l'union douanière européenne.

Mme May a proposé de maintenir un "arrangement douanier temporaire" entre le Royaume-Uni et l'UE, jusqu'à l'émergence d'une solution sur la question de la frontière irlandaise.

Mais au sein de son parti conservateur, cette option a été balayée par les eurosceptiques, qui craignent qu'elle ne devienne permanente et empêche la conclusion d'accords commerciaux avec des pays tiers. "Temporaire signifie éternel", a lancé samedi le député Jacob Rees Mogg lors d'un évènement organisé par le groupe pro-Brexit Leave means Leave.

Un porte-parole de Theresa May a cependant écarté le scénario d'une union douanière à durée illimitée, précisant qu'il durerait jusqu'en décembre 2021 au maximum. "La Première ministre n'accepterait jamais un accord qui piégerait le Royaume-Uni de manière permanente", a-t-il affirmé.

Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a, lui, refusé d'imaginer une date limite à un tel dispositif, estimant qu'il devrait "rester en place jusqu’à ce qu'une meilleure alternative se présente".

- "Respecter ses principes" -

Mais pour Bruxelles, exclure une frontière physique sur l'île d'Irlande revient à déplacer la frontière, et les contrôles qu'elle implique, entre l'Irlande du Nord et la Grande-Bretagne.

"Il y aura des procédures administratives qui n'existent pas encore pour les marchandises en provenance du reste du Royaume-Uni qui arrivent en Irlande du Nord", a affirmé Michel Barnier.

Cette perspective a été jugée "inacceptable" par le petit parti nord-irlandais DUP. Elle constituerait une "annexion permanente de l'Irlande du Nord, qui sortirait du Royaume-Uni, et nous laisserait pour toujours soumis à des règles écrites sans que nous ayons notre mot à dire", a déploré sa dirigeante, Arlene Foster, dans une tribune publiée samedi par le Belfast Telegraph.

Alliés du parti conservateur, les 10 députés du DUP apportent au gouvernement le complément indispensable pour qu'il dispose d'une majorité absolue au Parlement de Westminster. Le parti est désormais "prêt pour un scénario (de sortie) sans accord", rapporte dimanche The Observer.

Pour dissiper les inquiétudes, une prolongation de la période de transition, qui doit s'étendre jusqu'en décembre 2020 et au cours de laquelle le Royaume-Uni serait maintenu au sein du marché unique et de l'union douanière, serait à l'étude à Bruxelles, selon plusieurs médias britanniques.

Mais cette hypothèse a été critiquée par certains élus eurosceptiques du parti conservateur, qui craignent qu'elle n'alourdisse la facture du divorce à régler par Londres.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés