ROME (Reuters) - D'Islande à la Grèce en passant par le Danemark ou la France, les restrictions se multiplient en Europe où la propagation de l'épidémie de nouveau coronavirus accélère et incite même les autorités britanniques à envisager un nouveau confinement national.
Au Royaume-Uni, le nombre de nouveaux cas a presque doublé pour s'établir à 6.000 par jour au cours de la dernière semaine, tandis que les hospitalisations et le taux d'infection ont grimpé dans plusieurs parties du nord de l'Angleterre et à Londres.
Interrogé par Sky News sur l'opportunité d'instaurer un nouveau confinement national dès le mois prochain, le ministre britannique de la Santé Matt Hancock a déclaré qu'une telle issue ne se produirait qu'en dernier ressort mais que le gouvernement ferait ce qu'il faudrait pour venir à bout du virus.
"Le nombre de personnes hospitalisées double tous les huit jours, ou presque (...) nous allons faire ce qu'il faudra pour que la population reste en sécurité", a-t-il dit à la chaîne d'information. "Nous surveillons tout cela de près."
Après l'accalmie observée à la fin du printemps, l'Europe est confrontée à une envolée des nouvelles contaminations qui se répercute sur les hospitalisations et les admissions en service de réanimation ainsi que sur la mortalité.
En Espagne, pays européen qui compte le plus grand nombre de cas, la région de Madrid a annoncé des restrictions de déplacements qui seront interdits entre les zones les plus touchées, même si des exceptions sont prévues pour ceux qui se rendent sur leur lieu de travail.
Dans ces mêmes zones, l'accès aux parcs et sites publics sera fermé et les rassemblements seront limités à six personnes.
Au total, ce sont 850.000 personnes qui seront concernées.
NOUVELLES RESTRICTIONS À NICE, LYON DEVRAIT SUIVRE
A Nice, le préfet des Alpes-Maritimes a présenté devant la presse de nouvelles mesures calquées sur celles qui ont déjà été annoncées à Marseille et à Bordeaux. Lyon devrait suivre lundi.
Selon les chiffres de l'agence Santé Publique France, près de 10.600 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés entre mercredi et jeudi en France, un chiffre sans précédent depuis le début de l'épidémie.
Le Danemark a fait état ce vendredi de 454 nouvelles infections, un niveau proche du record inscrit au mois d'avril, conduisant la Première ministre Mette Frederiksen à limiter les rassemblements à 50 personnes au lieu de 100 et à ordonner aux bars et restaurants de fermer leurs portes à 22h00 dès samedi.
En Islande, les bars devront quant à eux fermer pendant quatre jours à compter de ce vendredi, a annoncé le gouvernement.
En Irlande, le gouvernement a décidé d'interdire pendant trois semaines les dîners à l'intérieur des restaurants de Dublin, rapporte la radio-télévision nationale RTE.
Confrontée à une crise économique qui prend sa source dans les mesures de confinement instaurées en février et en mars, l'Europe souhaite plus que tout éviter de suivre le chemin emprunté par Israël qui a rétabli vendredi un confinement national après avoir enregistré une flambée de nouveaux cas.
(Gavin Jones, version française Nicolas Delame, édité par Jean-Stéphane Brosse)