TOULOUSE (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, a dit vendredi à la mosquée d'Auch (Gers) comprendre l'"émotion" de la communauté musulmane après l'incendie criminel qui a gravement endommagé ce lieu de culte.
"La réponse face à la haine, face à la violence, face au terrorisme, c'est la fermeté", a-t-il déclaré à la presse.
Devant des élus et des représentants de la communauté musulmane et des autres religions, le ministre de l'Intérieur a rappelé que le nombre d'actes antisémites et antimusulmans avait augmenté depuis les attentats djihadistes de janvier.
La mosquée d'Auch a été détruite à 70% par un incendie volontaire dans la nuit du 22 au 23 août, au lendemain de la tentative d'attentat présumée d'un jeune islamiste marocain dans le train Thalys reliant Amsterdam à Paris. Le sinistre n'a fait aucun blessé mais les dégâts matériels sont considérables.
"Tout le bâtiment est sans doute à refaire", a dit vendredi à Reuters Pierre Aurignac, procureur de la République d'Auch qui avait confirmé dès lundi l'origine criminelle du sinistre.
L'enquête de flagrance pour "incendie volontaire d'un édifice cultuel" devrait déboucher sur l'ouverture d'une information judiciaire, a annoncé Pierre Aurignac, qui a dit ne privilégier aucune hypothèse en l'absence de revendication.
Au lendemain du sinistre, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a dénoncé dans un communiqué "une nouvelle attaque insupportable d'une mosquée, lieu de prière et de quiétude", intervenant deux semaines seulement après l'attaque au cocktail Molotov contre la mosquée de Mérignac.
Le Conseil représentatif des institutions juives (Crif) et la Conférence des évêques (CEF) de France ont exprimé mardi leur "soutien" à la communauté musulmane de France.
(Johanna Decorse, avec Elizabeth Pineau à Paris, édité par Yves Clarisse)