PARIS (Reuters) - Le jugement des Français sur le bilan de François Hollande, qui fêtera le 6 mai le troisième anniversaire de son élection à la présidence de la République, reste massivement négatif, selon un sondage CSA pour le site internet d'informations Atlantico.
Seules 18% des personnes interrogées du 28 au 30 avril souhaitent que le chef de l'Etat soit candidat à sa propre succession lors de l'élection présidentielle de 2017, contre 81% d'un avis contraire.
Même une majorité de ses électeurs du premier tour de 2012 (54%) disent ne pas souhaiter sa candidature, contre 45% qui le verraient bien briguer un deuxième mandat.
Le jugement des Français s'est certes légèrement amélioré depuis mai 2014 mais seulement 19% des sondés jugent son bilan positif (+5 points par rapport à il y a un an).
Les jugements négatifs restent largement majoritaires : 81% (-5 points par rapport à 2014).
Près de sept sondés sur dix (69%) mettent en avant une absence de résultats économiques et sociaux, un reproche encore plus sensible (76%) chez ceux qui avaient voté pour lui au premier tour en 2012.
Parmi ces électeurs, 46% l'accusent de ne pas réformer le pays en profondeur et 40% de mener une autre politique que celle pour laquelle il a été élu. Et ils ne sont que 34% (-4 points) à estimer qu'il mène une politique de gauche et 24% (-6) qu'il tient ses promesses de campagne.
Seuls 16% de l'ensemble des sondés (+ un point) pensent qu'il est capable de réformer et 12% qu'il tient ses promesses de campagne (-2 points).
L'image de François Hollande semble en revanche bénéficier de sa gestion des attentats de janvier, qui ont fait 17 morts.
La proportion des Français qui le jugent "à la hauteur des événements" progresse ainsi de 14 points en un an, à 28%. Ils sont plus nombreux à le trouver courageux (32%, +6 points), déterminé (32%, +4), honnête (38%, +6) et sympathique (45%, +6)
"Ces résultats ne préfigurent pas de l'état de l'opinion publique à l'égard de François Hollande en 2017. Ils témoignent toutefois du long chemin qu'il lui reste à parcourir", commente Yves-Marie Cann, directeur de CSA chargé de l'opinion.
"L'obtention de résultats sur le plan économique et social apparaît aujourd'hui comme la condition sine qua non d'une amélioration durable des jugements portés par les Français sur son action", ajoute cet analyste.
(Emmanuel Jarry)