BERNE (Reuters) - Les parlementaires suisses vont débattre mardi des conditions du sauvetage de Credit Suisse, qui fait l'objet de vives critiques dans le pays, et vont avoir l'occasion de se prononcer symboliquement sur les aides accordées par l'Etat.
C'est seulement la troisième fois en 20 ans que le Conseil national, la chambre basse de l'Assemblée fédérale helvétique, est convoqué à Berne pour une session extraordinaire suivie d'un vote.
De nombreux élus ont critiqué les conditions du rachat de Credit Suisse par son rival UBS pour trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d'euros), une opération assortie de garanties de liquidités de 250 milliards de francs accordées par l'Etat.
Leur vote sera cependant symbolique car ils ne peuvent pas remettre en question des fonds qui ont déjà été promis par la Confédération, même si le gouvernement n'a demandé au préalable l'avis que d'un sous-groupe de six parlementaires.
"Les responsables politiques doivent avoir leur mot à dire quand l'Etat débloque en urgence de telles sommes", a déclaré à Reuters Céline Widmer, une élue du Parti socialiste au Conseil national.
"Nous sentons qu'il y a beaucoup de colère et de frustration au sein de la population suisse", a renchéri Roland Fischer, son homologue du groupe Vert'libéral. "En théorie, nous pourrions rejeter (le plan d'aide) mais cela ne tiendrait pas sur le plan légal."
(Reportage de Noele Illien et John Revill, version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)