PARIS (Reuters) - Total doit continuer à adapter ses activités françaises de raffinage à la baisse de la demande en produits pétroliers, déclare son PDG Christophe de Margerie dans une interview publiée mercredi par Ouest-France.
"Nous n'avons pas d'autre choix que de bouger ! Cela veut dire qu'il y a encore des adaptations à faire sur les sites de Total en France", déclare-t-il.
"Nous devons continuer notre politique d'anticipation et de reconversion industrielle, même si cela suppose de vrais changements."
Total, après plusieurs semaines de conflit social et la fermeture de son site de Dunkerque en 2010, s'est engagé à ne pas fermer de raffinerie en France pendant cinq ans, un délai qui expirera donc l'an prochain.
Depuis la fermeture de la raffinerie de Dunkerque, les marges des raffineurs européens ont continué à fondre sous l'effet de la baisse de la demande en carburants et de la concurrence des raffineries modernes situées en Asie et au Moyen-Orient.
Des analystes estiment que les raffineurs européens devraient réduire de 1,5 million à deux millions de barils par jour leur capacité de production d'ici 2018 pour équilibrer le marché.
Total devrait présenter un plan de réduction de coûts lors de sa journée investisseurs à Londres le 22 septembre. Et le 25 septembre, il a prévu de réunir un comité central d'entreprise consacré à la stratégie du groupe dans le raffinage, selon une source syndicale interrogée par Reuters.
"En France, si nous devons prendre la décision de faire évoluer des opérations de raffinage sur un site, nous le ferons en imaginant de nouvelles activités pour tous les salariés concernés", déclare Christophe de Margerie à Ouest-France.
"S'il faut le faire, nous le ferons et nous l'annoncerons à l'avance. Nous n'attendrons pas le dernier moment."
Le groupe pétrolier italien Eni a annoncé ce mois-ci qu'il réduirait de plus de la moitié son activité de raffinage.
(Michel Rose, Dominique Rodriguez pour le service français)