Société Générale (PARIS:SOGN) a enregistré un bénéfice net en forte hausse au premier trimestre, porté par un rebond de l'activité dans tous les métiers qui a permis de compenser une perte en Russie.
Sur les trois premiers mois de l'année, la banque a engrangé un bénéfice net multiplié par cinq sur un an, à 868 millions d'euros.
C'est mieux qu'attendu par les analystes, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice de 837 millions d'euros, selon des estimations recueillies sur Factset.
L'an dernier à la même époque, la banque avait vu ses résultats plombés par une dépréciation sur ses activités en Russie. En outre, en application d'une nouvelle norme comptable, le groupe a revu à la baisse les bénéfices publiés en 2014.
Au-delà d'une base de comparaison favorable, la banque au logo rouge et noir a bénéficié d'une bonne dynamique commerciale sur ses différents métiers et a vu son produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) progresser de 12%, à 6,35 milliards d'euros.
Cette dynamique est notamment lié à l'amélioration de l'environnement économique en Europe et en France, selon le PDG du groupe Frédéric Oudéa, qui a par ailleurs estimé que les résultats étaient en ligne avec les objectifs.
Le coût du risque (provisions pour risque d'impayés) a encore baissé ce trimestre, retrouvant son niveau d'avant la crise de 2008, a-t-il souligné.
Le groupe indique également avoir limité la hausse des frais de gestion et indique avoir sécurisé 770 millions d'économies récurrentes depuis 2013, soit 86% de son objectif pour 2016.
La première contribution du groupe au fonds de résolution unique (FRU) s'élève à 128 millions d'euros pour l'ensemble de l'année 2015.
Par métiers, la banque de détail en France contribue à hauteur de 340 millions d'euros au bénéfice net du groupe (+16%). Sur le trimestre, le groupe affiche plus de 100.000 ouvertures de compte dans ses enseignes (Société Générale, Crédit du Nord, Boursorama).
Filiale russe "sous contrôle"
La collecte des dépôts a augmenté de 3,8%, notamment sur les comptes courants, tandis que la production de crédits immobiliers explose de 65% (à 5,3 milliards d'euros) ce trimestre, tandis que la production de crédits aux entreprises augmente de 35% (à 1,9 milliard d'euros).
La baisse des taux sur les dépôts a ainsi été compensée par un effet volume, tandis que le groupe a reconstitué ses marges sur les crédits et vu le montant des commissions progresser.
Cette hausse s'inscrit dans un contexte de reprise de croissance soutenue par la consommation des ménages mais l'investissement des entreprises reste faible, ont déploré les dirigeants du groupe.
"Nous restons à ce stade prudents sur la reprise économique de la France", a indiqué le directeur financier Philippe Heim.
Le pôle banque de détail et services financiers internationaux contribue à hauteur de 139 millions d'euros contre une perte l'année d'avant liée à la Russie.
Les activités russes accusent une perte nette de 91 millions d'euros ce trimestre, pâtissant du contexte macroéconomique.
Si la banque s'est montrée rassurante face à la situation russe, estimant que la situation de la filiale était "sous contrôle" et qu'apparaissaient les premiers signes de normalisation dans le pays, les investisseurs ne l'entendaient pas de cette oreille.
En Bourse, le titre a fini en baisse de 2,27%, à 43,75 euros, dans un marché qui a terminé dans le vert (+0,15%).
"Les résultats ne sont pas mauvais (...) mais nous pensons qu'ils ne sont pas assez bons pour permettre à l'action de bien se comporter", soulignent les analystes chez Deutsche Bank, s'attardant notamment sur les difficultés en Russie.
La banque de financement et d'investissement (BFI) contribue à hauteur de 522 millions d'euros au résultat (+21%), bénéficiant notamment des activités actions et de l'intégration à 100% du courtier Newedge dans les comptes.