FRANCFORT (Reuters) - L'Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé que l'un des deux satellites Galileo placés en août sur une mauvaise orbite avait envoyé ses premiers signaux opérationnels, ce qui ravive l'espoir de le voir utilisé par le futur système de navigation européen.
Ce projet de concurrent européen du GPS a subi il y a trois mois l'un de ses plus sérieux revers, un défaut de conception d'un lanceur Soyouz ayant eu pour effet de placer deux satellites sur une mauvaise orbite.
Ces deux satellites, le cinquième et le sixième des 30 prévus, se sont ainsi retrouvés sur une orbite très elliptique les faisant évoluer entre 13.713 et 25.900 kilomètres de la terre, et non sur l'orbite circulaire prévue.
Onze manoeuvres étalées sur 17 jours ont permis de modifier l'orbite de l'un deux, explique l'ESA dans un communiqué. L'engin a ainsi pu envoyer samedi ses premiers signaux de navigation.
"Une campagne d'essai approfondie est en cours maintenant que le satellite est placé sur une orbite mieux adaptée à des opérations de navigation", ajoute-t-elle.
Des manoeuvres similaires sont désormais prévues pour l'autre satellite envoyé dans l'espace le 22 août.
L'ESA précise que la décision finale d'utiliser les deux satellites à des fins de navigation dans le cadre de la constellation Galileo sera prise par la Commission européenne sur la base des résultats des tests.
Conçu pour rendre l'Union européenne indépendante du Global Positioning System (GPS) américain et du Glonass russe, le programme Galileo est estimé à 5,5 milliards d'euros.
La constellation Galileo doit se déployer progressivement, avec six à huit engins lancés chaque année par les fusées Soyouz et Ariane 5, l'achèvement étant prévu d'ici cinq ans, avant une commercialisation initialement annoncée pour 2010.
(Maria Sheahan, Marc Angrand pour le service français)