Des centaines de salariés de compagnies aériennes israéliennes en grève ont brûlé des pneus dimanche devant les bureaux du Premier ministre, pour protester contre un projet gouvernemental d'accord de dérégulation avec des compagnies européennes.
Les trois compagnies aériennes israéliennes -- El-Al, Arkia et Israir -- sont fermement opposées à cet accord, qui prévoit un plus grand accès des compagnies européennes en Israël et réciproquement et qui devait être soumis dimanche au gouvernement.
"Mettre en application l'accord Open Skies dans sa version actuelle aura des conséquences graves, et mettra à mal fatalement et irréversiblement l'aviation civile en Israël", a prévenu le dirigeant du syndicat Histadrut, Ofer Eini, qui redoute de nombreuses suppressions d'emplois.
"Je vous appelle instamment à renoncer à débattre et à trancher sur ce dossier lors de ce Conseil des ministres, et à entamer un processus de dialogue et de discussions sur cet enjeu national essentiel", a-t-il écrit dans un courrier adressé au Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Des salariés de la compagnie nationale El Al, qui appartient depuis 2005 à des actionnaires privés, ainsi que des compagnies charter Arkia et Israir ont cessé le travail dimanche à 05H00 (02H00 GMT), sans préciser la durée prévue de leur grève.
A l'arrivée des ministres pour le Conseil des ministres hebdomadaire, plus de 500 manifestants ont débordé le cordon de sécurité et ont tenté d'entrer en force dans le bureau de M. Netanyahu, ont indiqué la police et l'AFP.
Ils ont mis le feu à des pneus, déclenchant des échauffourées avec la police et les forces anti-émeutes appelées en renfort, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants, arborant des drapeaux israéliens et réclamant une "justice dans les airs", ont distribué des tracts affirmant que l'accord ne garantissait pas une concurrence loyale entre les compagnies aériennes israéliennes et européennes.
En mars 2012, Israël et l'Union européenne ont signé un accord sur le secteur de l'aviation baptisé Open Skies, qui vise à ouvrir et intégrer leurs marchés respectifs.
En vertu de cet accord, les compagnies aériennes européennes pourront opérer des vols directs vers Israël à partir de n'importe quel pays, et les mouvements des compagnies israéliennes dans l'Union européenne seront facilités, ce qui devrait réduire les coûts de transports pour les passagers.