Le groupe de gestion de l'eau et des déchets Suez (PA:SEVI), qui est en train de racheter l'américain GE Water, a publié jeudi des résultats semestriels inférieurs aux attentes, jugés "décevants" par certains analystes, mais a confirmé ses objectifs annuels.
Suez a réalisé un bénéfice net de 45 millions d'euros pour le premier semestre, en chute de 74,1%, en raison des charges du plan de transformation du groupe.
Sur les six premiers mois de l'année, le bénéfice d'exploitation (Ebit) a reculé de 0,6% à 594 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en hausse de 1% à 7,53 milliards d'euros.
Ces résultats, jugés "décevants" par les analystes de Bryan Garnier, sont inférieurs aux attentes des analystes du consensus réalisé par Factset qui tablaient respectivement sur 612 millions et 7,68 milliards.
Le marché a réagi en conséquence: à la Bourse de Paris, l'action Suez perdait 2,50% à 15,60 euros à 16H05 (14H06 GMT) dans un marché en léger repli (-0,23%).
Dans le détail, le groupe a réalisé de meilleures performances en données organiques.
La division Recyclage et valorisation Europe est en croissance (+7,7% en organique), ce qui s'explique notamment "par l'effet de la hausse des prix de certaines matières premières", indique un communiqué.
L'Eau Europe recule de 4,2% en organique, en raison "de l'inertie tarifaire induite par un contexte faiblement inflationniste en Europe".
La division Internationale est en progression de 3,5% (change et périmètre constants), "grâce notamment à la hausse des volumes dans toutes nos géographies", précise le groupe.
Suez a par ailleurs confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'année 2017: il table sur une "légère croissance organique" du chiffre d'affaire et de son bénéfice d'exploitation (Ebit).
"Nous poursuivons et accélérons notre projet de transformation visant à faire de Suez un groupe beaucoup plus intégré, plus agile, plus performant", a déclaré le directeur général Jean-Louis Chaussade, lors d'une conférence téléphonique.
- Restructuration -
"Nous sommes pleinement mobilisés pour finaliser l'acquisition de GE Water (activités Eau de l'américain General Electric (NYSE:GE), ndlr) et intégrer ses équipes", a-t-il ajouté.
Annoncée en mars, cette opération géante, d'un montant de 3,2 milliards d'euros, devrait être finalisée en septembre, sous réserve de l'obtention des approbations réglementaires requises.
Le financement de l'opération est entièrement réalisé.
Le groupe a ainsi bouclé au mois de mai une augmentation de capital d'environ 750 millions d'euros. Il avait précédemment procédé à des émissions obligataires (1,2 milliard d'euros) et de titres hybrides (600 millions d'euros).
La future entité, qui sera nommée Suez Water Technologies and Solutions (Suez WTS), sera dirigée par Heiner Markhoff, le directeur général actuel de GE Water.
Cette opération permettra au groupe de se renforcer à l'international, aussi bien dans les marchés matures qu'émergents, d'améliorer ses capacités dans le numérique et de se renforcer auprès d'une clientèle d'industriels.
Optimistes, les analystes de Bryan Garnier s'attendent à ce que l'intégration de GE Water agisse comme "un nouveau catalyseur positif pour le groupe".
Les coûts de restructuration de Suez ont atteint 86 millions d'euros sur le semestre. Une partie de ces coûts est liée à la mise en place du plan de transformation en France.
Ce dernier comprend notamment un plan de départs volontaires annoncé en 2016, qui prévoit la suppression de 500 à 600 postes dans les fonctions supports du groupe.
La transformation du groupe doit générer 40 millions d'euros d'économies sur une base annuelle.
"L'impact positif (...) sera pleinement effectif en 2018", a précisé M. Chaussade.