Tous trois réunis pour cette "initiative militante", Pierre Laurent, le numéro un du PCF, Eric Coquerel, du Parti de Gauche, et Julien Bayou, d'EELV, ont manifesté jeudi soir devant le siège d'HSBC à Paris pour dénoncer les banques qui "spéculent".
Moins d'une centaine de personnes s'étaient rassemblées avenue des Champs-Elysées sous une pluie tenace, dans une atmosphère bon enfant, pour cet événement du collectif "Je rêve d'une banque qui...", initié par le PCF.
Trois personnes ont interprété une saynète sous les rires et les applaudissements représentant l'"arrestation symbolique" d'un responsable d'HSBC, vêtu d'une redingote et d'un chapeau de forme.
"L'argent dont on nous dit tous les jours qu'il manque, il est là! Il y a l'équivalent de 60% du PIB français sur les dépôts des banques. Et c'est notre argent (...) C'est avec cet argent que les banques spéculent", a lancé Pierre Laurent.
Il a réclamé "la fin de la fraude fiscale, soi-disant illégale, alors qu'en vérité, elle est organisée par le système bancaire, comme on le voit avec le cas d'HSBC".
Mais il faut aussi la fin de la "fraude légale", a-t-il dit, "ce qu'on appelle l’optimisation fiscale et qui permet à des groupes de ne payer aucun impôt ou quasiment aucun impôt".
"Il y a des mesures" à prendre, a fait valoir Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche.
"Les Américains, qui (n'habitent) pas le pays des Soviets, ont une loi qui permet d'aller directement chercher dans les banques étrangères les renseignements sur leurs propres citoyens, sous peine que les banques ne puissent pas continuer à exercer aux Etats-Unis. On devrait s'en inspirer", a-t-il ajouté.
"Au lieu d'avoir une Union européenne qui se met contre la souveraineté du peuple grec, on ferait mieux d'avoir une UE qui s'intéresse à la question de l'harmonisation sociale et fiscale", a encore dit Eric Coquerel.
"L'activité des banques aujourd'hui n'est pas au service de l'économie réelle", a accusé Julien Bayou, porte-parole d'Europe Ecologie Les Verts.
"HSBC n'est pas seule", a-t-il dénoncé aussi. "Cela fait partie évidemment d'un système. C'est toutes les banques qui s'organisent pour placer leurs activités dans les filiales, dans les paradis fiscaux".