La mobilisation dès l'aube des agriculteurs d'Ile-de-France, décidés à bloquer de grands axes routiers pour faire entendre leur colère contre le gouvernement, n'entraînait pas jeudi vers 07H30 de "perturbations majeures", selon le Centre régional d'information et de coordination routières (Crir).
"Pour l'instant, il n'y a pas de perturbations majeures sur le réseau structurant. Le réseau se charge normalement", a-t-on indiqué à l'AFP.
Le Crir notait des perturbations dans l'Essonne en direction de Paris sur l'A6 près d'Auverneaux, ainsi que sur la N20 au niveau d'Etampes, où quelque 200 agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs organisaient un barrage filtrant.
"On distribue des tracts et des fruits. Pour le moment, tout se passe bien", a expliqué à l'AFP Denis Rabier, vice-président de la chambre d'agriculture d'Ile-de-France et président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles d'Ile-de-France (FDSEA) de l'Essonne.
Un barrage filtrant a été signalé vers Attainville (Val-d'Oise) à la jonction entre la N1 et la N104, ainsi que "des rassemblements" à l'ouest de Paris, autour de la N12 et de l'A13. "Mais il n'y a encore personne sur l'autoroute", a précisé le Crir.
Sur la N12, une vingtaine de tracteurs bloquaient la circulation après Montfort-l'Amaury (Yvelines), mais sans gêner la circulation, la police déviant les automobilistes vers un itinéraire bis, a constaté un journaliste de l'AFP.
"On parle des belles vaches, des beaux moutons mais jamais des problèmes. On va être écouté de manière impopulaire, mais on n'a plus le choix", a expliqué sur place David Lavenant, céréalier de 37 ans, qui estime que la baisse des aides de la Politique agricole commune (PAC) se chiffrera à 35.000 euros pour son exploitation de 200 hectares.
Explosion de colère
Enfin, des manifestants se dirigeaient peu avant 07H00 "vers le péage de Saint-Arnoult" (Yvelines).
Contactée par l'AFP, la SNCF n'avait pas relevé vers 07H30 de perturbations sur son réseau.
Dans un communiqué publié mercredi en fin d'après-midi, la préfecture de police (PP) de Paris a annoncé que "plusieurs perturbations étaient à prévoir sur les principaux axes routiers de l'agglomération parisienne". Selon la PP, les secteurs sud et ouest franciliens pourraient être "fortement" touchés, citant les autoroutes A6, A10, A12, A13, A15 et les routes nationales N12, N20, N118.
La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles d'Ile-de-France (FDSEA) avait appelé cette semaine ses adhérents à participer à un "blocus de Paris" à bord de tracteurs, camions et voitures pour protester contre un "cumul de taxes et de réglementations" et surtout contre la redistribution des aides européennes entre céréaliers et éleveurs (au profit de ces derniers) à la faveur de la nouvelle PAC.
Les Jeunes agriculteurs (JA) d'Ile-de-France se joignent également au mouvement.
La mobilisation ne doit cependant concerner que les départements de l'Essonne et de l'ouest de la région Ile-de-France.