WASHINGTON (Reuters) - Un quart des familles américaines se disent en état de stress économique malgré la fin de la récession et la plupart n'attendent pas d'augmentation salariale dans l'année qui vient, selon une étude publiée jeudi par la Réserve fédérale.
Cette enquête à grande échelle sur la situation financière des ménages montre aussi que 42% d'entre eux ont reporté des achats importants et que 18% ont renoncé à une décision majeure, comme un mariage ou l'achat d'une maison, du fait de la crise.
Les trois quarts des répondants à l'enquête en ligne disent s'attendre à ce que leurs revenus stagnent ou baissent sur l'année à venir et 36% pensent qu'ils devront décaler l'âge de leur retraite.
Ces données, si elles se vérifient, signifieraient que l'économie est loin de générer la croissance salariale que la présidente de la Fed Janet Yellen veut voir avant de commencer à relever les taux d'intérêt.
L'enquête, effectuée par le cabinet GfK à l'automne dernier et pondérée pour être représentative de la population américaine, avait été commandée par la banque centrale pour mesurer précisément la perception qu'ont les ménages de leur situation financière et des conditions économiques.
Soixante pour cent des 4.100 répondants jugent qu'ils vont bien ou vivent confortablement, mais un tiers jugent leur situation financière dégradée par rapport à ce qu'elle était il y a cinq ans.
Ces résultats pourraient aider à comprendre le redressement difficile de la consommation des ménages ou le lent rebond du marché immobilier après la crise financière de 2007-2009.
Plus de la moitié des répondants disent avoir puisé dans leur épargne en conséquence de la récession, et plus d'un tiers ont dû se passer de soins médicaux pour des raisons financières.
(Howard Schneider, Véronique Tison pour le service français)