par Rodrigo Campos
NEW YORK (Reuters) - La capacité du S&P 500, indice boursier de référence des gérants de fonds américains, à accumuler de nouveaux records de clôture cette semaine dépendra en grande partie de déclarations de divers responsables de la Réserve fédérale, mais aussi d'une série d'indicateurs relatifs au secteur immobilier.
Tout propos d'un membre de la Fed suggérant une appréciation moins optimiste de la conjoncture est susceptible de conduire les investisseurs à penser qu'une première hausse des taux d'intérêt depuis 2006 pourrait intervenir plus tard que ce qui est actuellement prévu.
Les analyses des responsables de la Fed se nourrissent évidemment, entre autres, de statistiques économiques. Celles mesurant la santé du secteur immobilier sont, en raison de l'importance de ce secteur dans l'économie et du rôle qu'il a joué dans la crise financière de 2007-2009, souvent considérées comme représentatives de l'économie dans son ensemble.
Selon une enquête menée par Reuters auprès des spécialistes en valeurs du Trésor (SVT, les institutions financières habilitées à traiter directement avec la Fed), la banque centrale américaine commencera à relever ses taux en septembre.
La politique ultra-accommodante menée par la Fed depuis la crise financière -- avec notamment des taux d'intérêt maintenus à un niveau juste au-dessus de zéro depuis décembre 2008 et trois programmes d'assouplissement quantitatif -- est largement à l'origine de l'élan haussier que connaît Wall Street depuis quelques années.
A la suite d'un surplace en 2011, le S&P 500 a gagné 13,4% en 2012, 29,6% en 2013, 11,4% en 2014 et, après avoir enchaîné deux records de clôture jeudi et vendredi, l'indice affiche un gain de 3,1% depuis le début de l'année. Sur cette période de près de trois ans et demi, le S&P a progressé de 68,8%.
FIN DE LA SAISON DES RÉSULTATS
Janet Yellen, présidente de la Fed, doit s'exprimer vendredi sur les perspectives économiques des Etats-Unis. Avant elle, Charles Evans, président de la Fed de Chicago, aura parlé politique monétaire lundi et mercredi en Europe.
John Williams, président de la Fed de San Francisco prendra la parole jeudi, un jour après la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed.
Janet Yellen a déjà dit à plusieurs reprises que la Fed pourrait relever ses taux d'ici la fin de l'année et ce même avant que l'inflation et les salaires n'aient retrouvé des niveaux jugés normaux.
"De la part de Janet Yellen, les intervenants de marché voudront savoir si elle est toujours sur cette ligne", a estimé Quincy Krosby, analyste chez Prudential Financial (LONDON:PRU).
S'agissant des indicateurs macro-économiques, l'indice immobilier NAHB est attendu lundi, les mises en chantier et permis de construire sont au programme de mardi et les reventes de logements à celui de jeudi.
"Si nous constatons une hausse de 8% des mises en chantier, à un million d'unités, ce sera un bon signe suggérant que le bond du printemps est de retour", a noté Bria Jacobsen, gérant de portefeuille chez Wells Fargo Funds Management.
"Si nous n'atteignons pas le million, ce sera de mauvais augure pour la reprise économique."
Les économistes anticipent en moyenne un rythme annualisé des mises en chantier de 1,02 million en avril contre 926.000 en mars.
Hors secteur immobilier, il y a également l'indice "Philly Fed" (jeudi) et les prix à la consommation (vendredi).
Venant en fin de saison des résultats, Wal-Mart, numéro un mondial de la distribution, publiera ses résultats trimestriels mardi, tout comme Home Depot. Lowe's annoncera les siens mercredi.
Même si les ventes au détail sont restées stables en avril aux Etats-Unis, Wal-Mart devrait battre le consensus, que ce soit au niveau du chiffre d'affaires ou du bénéfice net, selon des données Thomson Reuters StarMine.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français)