BRUXELLES (Reuters) - Les autorités de la concurrence européenne ont infligé mercredi une amende de 880 millions d'euros à Scania, filiale de Volkswagen (DE:VOWG_p), pour sa participation à une entente entre constructeurs de camions.
L'amende cumulée pour les cinq constructeurs sanctionnés se monte à 3,8 milliards d'euros, un record.
En juillet 2016, MAN, une autre filiale de Volkswagen , Daimler (DE:DAIGn), Volvo, Iveco et DAF avaient reconnu avoir formé un cartel.
MAN, qui avait révélé l'entente, a échappé à l'amende. La Commission a en revanche imposé aux quatre autres des pénalités totalisant 2,9 milliards d'euros.
Scania avait à l'époque refusé de transiger et l'enquête de la Commission s'est poursuivie conformément à la procédure normale appliquée en matière d'ententes.
"Pendant 14 ans, la société s'est entendue avec cinq autres constructeurs de camions sur les prix de vente des camions ainsi que sur la répercussion des coûts des nouvelles technologies visant à satisfaire les règles plus strictes en matière d'émissions", écrit la Commission dans un communiqué.
Scania a fait savoir qu'elle contesterait la décision de la Commission devant les tribunaux. "Nous ne nous sommes pas entendus sur les prix avec d'autres constructeurs, et nous n'avons pas retardé la sortie de nouveaux moteurs plus efficients", a déclaré le groupe allemand.
L'amende la plus élevée imposée par la CE pour un cartel était précédemment celle de 1,41 milliard d'euros sanctionnant en 2012 des fabricants de téléviseurs et d'écrans d'ordinateurs.
L'amende de Scania est la deuxième plus importante infligée à une entreprise après celle d'un milliard d'euros dont a écopé Daimler dans le même dossier.
"Cette entente a porté préjudice à un très grand nombre de transporteurs routiers en Europe, étant donné que Scania et les autres constructeurs impliqués dans l'entente produisent plus de neuf dixièmes des camions de poids moyen et lourd vendus en Europe", a déclaré Margrethe Vestager, la commissaire européenne en charge de la concurrence, citée dans le communiqué.
"Au lieu de s'entendre sur les prix, les constructeurs de camions auraient dû se faire concurrence, y compris en ce qui concerne les améliorations sur le plan de l'environnement."
La Commission a précisé que son enquête n'avait pas révélé de collusion visant à éviter ou contourner le respect des nouvelles normes en matière d'émissions.
(Foo Yun Chee; Catherine Mallebay-Vacqueur et Véronique Tison pour le service français)