Les quatre banques grecques ont levé un peu plus de cinq milliards d'euros auprès d'investisseurs privés, limitant ainsi à "environ 5,7 milliards d'euros" les fonds publics requis pour conclure leur sauvetage, s'est réjoui lundi le gouvernement.
"Selon les données disponibles, deux des banques systémiques ont réussi à couvrir tous leurs besoins de recapitalisation auprès des investisseurs privés", a précisé dans un communiqué la porte-parole du gouvernement, Olga Gerovassili.
Les autres ont couvert "leurs besoins prévus par le scénario de base", ce qui, avec le total des opérations menées pour lever des fonds, va limiter à "environ 5,7 milliards d'euros" l'injection nécessaire du Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF) "pour conclure la procédure", a-t-elle ajouté.
Les deux premières sont Eurobank et Alpha Bank, tandis que la Banque du Pirée et la Banque nationale de Grèce devront elles recourir aux aides publiques, selon des sources bancaires.
"Ce succès de la procédure de recapitalisation oppose un clair démenti aux alarmistes et met fin au scénario d'un éventuel bail-in", soit une ponction sur les dépôts, s'est félicité la porte-parole. Il "scelle le retour de la confiance des investisseurs et des déposants dans l'économie grecque", a-t-elle ajouté, se prévalant également d'une reprise des dépôts.
Le gouverneur de la banque de Grèce Yannis Stournaras a confirmé également à la presse mardi "qu'il n'y aurait pas de bail-in".
"Le fait que les banques aient attiré plus de 5 milliards d'euros de capitaux privés démontre que la confiance revient dans les perspectives de l'économie grecque et du système bancaire du pays", avait auparavant indiqué une source gouvernementale.
Les banques grecques, plombées par les créances douteuses accumulées au fil de six ans de crise, risquaient de voir saisir leurs actifs, et les épargnants une partie de leurs économies, si elles ne parvenaient pas à se recapitaliser, comme à Chypre en 2013.
La BCE a évalué il y a trois semaines les besoins en capitaux de la Banque du Pirée, d'Eurobank, d'Alpha et de la Banque nationale de Grèce entre "4,4 milliards d'euros dans le scénario de base et 14,4 milliards d'euros dans le scénario défavorable".
Le gouvernement grec a réussi la semaine dernière à obtenir de ses créanciers, en acceptant de nouvelles réformes difficiles pour le pays, le déblocage d'une tranche de 2 milliards d'euros pour l’État et de 10 milliards d'euros pour la recapitalisation des banques, dans le cadre du plan d'aide de 86 milliards d'euros accepté au mois de juillet.
Ce plan prévoyait la mise à disposition de jusqu'à 25 milliards d'euros pour la recapitalisation des banques. Ces prévisions "se sont avérées totalement fausses" a souligné Mme Gerovassili.