PARIS (Reuters) - Laurent Berger a déploré lundi le silence d'Emmanuel Macron face aux opposants au projet de réforme des retraites du gouvernement, reprochant au président de la République de "rester sourd" à la contestation à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation syndicale.
Regrettant que l'intersyndicale n'ait été "reçue collectivement par personne" au sein de l'exécutif depuis qu'elle a lancé en janvier la mobilisation contre ce projet de réforme, le secrétaire général de la CFDT a déclaré sur France Inter qu'il fallait "arrêter de prendre les gens pour des cons".
Les opposants à la réforme n'ont "pas de déficit d'explication", a-t-il insisté, en espérant que les manifestations prévues mardi à travers la France rassembleraient encore plus de monde que le 31 janvier, la plus importante journée de mobilisation dans la rue depuis le début de ce bras de fer. "Ce n'est pas un problème de pédagogie."
"Le président de la République ne peut pas rester sourd, on ne peut pas avoir ce silence maintenant qui dure depuis deux mois avec juste des petites phrases appelant à la responsabilité des uns et des autres", a poursuivi Laurent Berger.
Alors que l'examen de la réforme se poursuit au Parlement, où les sénateurs ont jusqu'à dimanche pour se prononcer, l'intersyndicale entend "mettre la France à l'arrêt" mardi et des appels à la grève reconductible ont déjà été lancés dans certains secteurs comme les transports ou l'énergie.
Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a dénoncé lundi sur France 2 une remise "en cause (de) la légitimité" des institutions.
(Rédigé par Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)