ZURICH (Reuters) - UBS va remanier en profondeur sa division de gestion de fortune afin de réduire ses coûts de plusieurs centaines de millions de francs, après une entame difficile de 2016.
La banque helvétique, numéro un mondial de la gestion de fortune, a fait état mardi d'un bénéfice net en baisse de 64% à 707 millions de francs suisses (642 millions d'euros) sur les trois premiers mois de l'année, en raison notamment des turbulences sur les marchés financiers en janvier et février.
Ce résultat est à peu près conforme au consensus (704 millions de francs) établi par Reuters à partir des estimations de cinq analystes, mais le titre UBS n'en baisse pas moins de 8% à 15,21 francs sur le marché suisse vers 9h20 GMT, l'une des deux grosses baisses du secteur en Europe mardi avec Commerzbank (DE:CBKG) qui a annoncé un bénéfice divisé par deux.
Dans un mémo adressé mardi au personnel et dont Reuters a pu prendre connaissance, Jürg Zeltner, le patron de la gestion de fortune d'UBS, explique que les mesures à venir permettront une simplification des opérations et des "économies en centaines de millions", au prix toutefois de "réductions de personnel", notamment en back-office.
La nouvelle structure prendra effet le 1er juillet, a-t-il ajouté.
UBS a confirmé le contenu de la note, sans fournir de précision sur les suppressions de postes en préparation.
La réorganisation regroupera les différentes fonctions de back-office de la gestion de fortune en une seule unité centralisée.
Parallèlement, UBS fusionne ses divisions de gestion de fortune en Europe et dans les pays émergents dans une seule structure qui sera dirigée par Paul Raphael, actuellement responsable des marchés émergents.
Cette transition vers un modèle global tranche avec l'approche régionale pour laquelle a opté le rival Credit Suisse sous l'impulsion de son directeur général Tidjane Thiam.
UBS a expliqué la faiblesse de ses résultats par l'aversion au risque et les volumes de transactions anormalement bas au premier trimestre, période marquée par une performance négative des marchés et une forte volatilité dans un contexte d'incertitudes macro-économiques et géopolitiques.
La baisse des résultats a été exacerbée par un comparatif défavorable, la banque suisse ayant enregistré au premier trimestre 2015 ses meilleurs profits depuis près de cinq ans.
Son activité de banque privée s'est en revanche bien portée avec un afflux d'argent nouveau de 29 milliards de francs, un montant sans précédent sur un trimestre depuis 2008 et bien supérieur aux estimations des analystes.
UBS a précisé avoir réalisé pour 1,2 milliard de francs de réductions de coûts depuis 2013, poursuivant son objectif d'un total de 2,1 milliards d'économies d'ici la fi 2017.
Le ratio de fonds propres durs (CET 1), déterminant pour le calcul du dividende, a reflué à 14% contre 14,5% à la fin 2015.
(Joshua Franklin, Véronique Tison pour le service français)