NEW DELHI (Reuters) - L'Inde devrait rejeter une offre de DCNS portant sur trois nouveaux sous-marins après l'affaire des fuites dont a été victime le constructeur naval militaire français, a-t-on appris vendredi auprès de responsables de la défense indienne.
DCNS a réagi en disant n'avoir reçu aucune information en ce sens et en affirmant que les négociations avec l'Inde se poursuivaient.
La France et l'Inde enquêtent sur une fuite massive de données dont a été victime DCNS concernant six sous-marins Scorpène conçus pour la marine indienne.
DCNS avait proposé à l'Inde de lui fournir trois sous-marins supplémentaires mais cette offre devrait être rejetée, selon les sources. "Nous avions un accord pour six et nous en resterons à six", a dit à Reuters un responsable du ministère indien de la Défense.
"Nous découvrons avec stupéfaction cette information", a réagi Emmanuel Gaudez, porte-parole de DCNS. "Les discussions sont toujours en cours avec le gouvernement et nos partenaires indiens. Nous n’avons en aucun cas été informés d’une telle décision", a-t-il dit à Reuters.
DCNS, groupe de construction navale dont le groupe de défense Thales (PA:TCFP) possède 35%, a été victime en 2011 d'une fuite de données qui porterait, selon la presse australienne, sur 22.000 pages de documents détaillant entre autres les capacités secrètes de combat des six sous-marins Scorpène destinés à l'Inde.
Le ministère indien de la Défense a écrit à DCNS pour demander des précisions sur la nature des données en question.
Le quotidien australien qui a révélé l'affaire n'a publié qu'une infime partie des documents concernés, sans dévoiler de détails sur la conception et les capacités de furtivité du sous-marin.
Les sous-marins commandés par l'Inde sont en cours de construction dans un chantier naval de Bombay. Le premier d'entre eux doit entrer en service avant la fin de l'année.
(Sanjeev Miglani, Patrick Vignal pour le service français)