Wall Street a légèrement progressé à l'issue d'une semaine entièrement tournée vers la Réserve Fédérale (Fed) qui a finalement maintenu sa politique monétaire inchangée.
Sur la semaine, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 0,76% à 18.261,45 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,71% à 5.305,75 points.
Inquiets et en retrait les jours précédents, les marchés ont nettement monté dans la foulée de la décision attendue du Comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale américaine de laisser les taux entre 0,25% et 0,50%.
Des taux bas profitent aux marchés d'actions car les capitaux ont alors tendance à s'orienter vers eux, au détriment des produits à rendement fixe.
"La Fed a fait tout ce qu'elle a pu pour soutenir les marchés en n'annonçant pas de hausse des taux et en ayant un discours positif sur l'économie", a résumé Gregori Volokhine de Meeschaert.
"Nous sommes d'une façon générale satisfaits de voir comment l'économie des Etats-Unis se comporte", a indiqué sa présidente Janet Yellen lors d'une conférence de presse mercredi.
Même si la Fed a laissé la porte ouverte à une hausse ultérieure, en indiquant que les arguments en faveur d'un resserrement monétaire s'étaient renforcés, cette perspective n'a pas inquiété les marchés.
"Une hausse des taux est loin d'être inévitable. Dans le passé la volatilité du marché et le Brexit ont forcé la Fed a faire une pause. Le moindre choc politique ou le moindre signe d'une poursuite de la faiblesse de l'économie pourrait repousser le prochain relèvement en 2017", ont indiqué Patrick Newport et Manoo Sabety-Javid de IHS Global dans une note.
A priori plus incertaine, la réunion d'une autre banque centrale, celle du Japon, a finalement eu peu d'impact sur les marchés d'actions.
Quelque peu éclipsés par la décision de la Fed, les indicateurs se sont révélés mitigés avec notamment une baisse inattendue des reventes de logements aux Etats-unis en août mais un nouveau recul des inscriptions au chômage.
- Vers l'élection présidentielle américaine -
Comme ce vendredi, Wall Street pourrait se montrer timorée la semaine prochaine, après avoir digéré la décision de la Fed.
"Il y a un débat entre les investisseurs qui estiment que des indicateurs économiques mitigés vont se traduire par des résultats d'entreprises décevants au troisième trimestre et ceux qui pensent que le maintien des politiques accommodantes de la Fed et des autres banques centrales vont aider les marchés à progresser", a estimé Michael James, de Wedbush Securities.
En attendant les résultats d'entreprises, les marchés pourraient se tourner vers l'élection présidentielle américaine, qui a jusque-là peu compté.
"Le prochain évènement majeur comptant pour la course à la présidence sera le premier débat prévu lundi soir. Cela pourrait être décisif pour l'élection", ont indiqué les analystes de Nomura dans une note.
"Pour le moment, le marché n'a pas anticipé une victoire de Donald Trump, malgré des sondages qui mettent les deux candidats au coude à coude. Pour des marchés pragmatiques, une victoire de Donald Trump serait positive. Son programme, ce sont des baisses d'impôts pour les entreprises ou les individus et l'abandon de réglementations qui ont pesé sur les résultats des banques", a développé Gregori Volokhine.
Après des chiffres décevants sur les reventes de logements cette semaine, les investisseurs seront attentifs à une série de statistiques sur l'immobilier aux Etats-Unis avec les ventes de logements neufs lundi, le prix des logements mardi et sur les promesses de ventes jeudi.
Deux indices pour le mois de septembre devraient venir donner le pouls de la consommation, principal moteur de l'économie américaine.
Enfin, la Fed ne devrait pas se faire totalement oublier puisque sa présidente, Janet Yellen s’exprimera mercredi devant une commission du congrès américain.