Investing.com - Les actions de luxe du CAC 40 sont en hausse ce mardi, Kering SA (EPA:PRTP) progressant de plus de 5%, tandis qu'Hermès International SCA (EPA:HRMS) grimpe de plus de 4%, comme LVMH (EPA:LVMH), profitant de l’annonce de nouveaux assouplissements monétaire en Chine, un marché clé pour le luxe.
Cependant, si l’on en croit plusieurs notes de la banque UBS publiées lundi, l’embellie pourrait être de courte durée. La banque Suisse a en effet annoncé un abaissement de son objectif de cours pour chacune des trois actions.
Hermès : Une résilience sous pression
UBS a donc maintenu sa recommandation « Acheter » pour Hermès, tout en réduisant légèrement son objectif de prix à 2 390 euros par action, contre 2 549 euros précédemment. Le rapport souligne que, malgré le ralentissement général du secteur, Hermès bénéficie toujours d'une forte demande pour ses articles en cuir, qui représentent environ 41 % de ses ventes. Cette résilience s'explique par un modèle d'affaires axé sur la production limitée et la gestion disciplinée des prix, ce qui lui permet de surperformer ses concurrents dans un contexte difficile. Cependant, UBS a ajusté ses prévisions de ventes à la baisse, avec une réduction de 1 % à 2 % de ses estimations pour les années 2024-2026, en raison d'une demande affaiblie en Chine, un marché crucial pour le groupe.
Malgré ces ajustements, UBS anticipe une croissance organique positive pour Hermès, avec un potentiel de hausse des prix au-dessus de la moyenne du secteur. Le troisième trimestre 2024 devrait confirmer la solidité du modèle d'affaires de la marque, même si des pressions sur les marges sont attendues à court terme en raison des fluctuations des taux de change et de la mixité régionale des ventes. UBS estime donc qu’Hermès reste un choix défensif dans un secteur incertain, mais la prudence est de mise face aux défis à venir.
LVMH : Des perspectives mitigées
Pour LVMH, UBS a également maintenu sa recommandation « Acheter » mais a révisé son objectif de prix à la baisse, de 820 euros à 780 euros par action. Le groupe, qui détient des marques emblématiques telles que Louis Vuitton et Dior, est confronté à un ralentissement de la demande en Chine et à une concurrence accrue dans le secteur des cosmétiques et des vins et spiritueux. UBS note que, bien que les segments Mode et Maroquinerie restent solides, d'autres divisions, notamment les Parfums & Cosmétiques, montrent des signes de faiblesse. En réponse, LVMH a intensifié ses efforts marketing et a introduit de nouveaux produits pour stimuler la demande, mais ces initiatives pourraient prendre du temps à porter leurs fruits.
UBS prévoit que le groupe devra continuer à investir dans ses activités de vente au détail et d'expansion géographique, ce qui pourrait exercer une pression sur les marges à court terme. Néanmoins, grâce à sa diversification et à la force de ses marques phares, LVMH reste bien positionné pour résister aux fluctuations du marché global du luxe, même si les investisseurs doivent rester vigilants face aux défis macroéconomiques et sectoriels.
Kering : Une période de transition difficile
Pour Kering, UBS a maintenu sa recommandation à « Neutre » et a réduit son objectif de prix à 520 euros contre 580 euros précédemment. Le groupe, qui possède Gucci, a du mal à retrouver sa dynamique de croissance après plusieurs trimestres de performance décevante. Les ventes de Gucci, qui représentent environ 60 % des revenus de Kering, sont toujours sous pression, avec une stagnation de la demande en Chine et des difficultés à relancer l'attrait de la marque auprès des jeunes consommateurs.
UBS s'inquiète de la capacité de Kering à inverser la tendance à court terme, malgré des changements stratégiques et une restructuration en cours. Les attentes de reprise ont été reportées à 2025, laissant planer des doutes sur la capacité de Gucci à renouer avec une croissance durable. En attendant, Kering devra compter sur ses autres marques, comme Saint Laurent et Bottega Veneta, pour compenser la faiblesse de Gucci, mais cela pourrait ne pas suffire à soutenir le cours de l'action dans un avenir proche.