SANAA (Reuters) - Des responsables tribaux yéménites ont engagé une médiation entre les ravisseurs de la jeune française et de son accompagnatrice, enlevées mardi à Sanaa, et des responsables locaux de la milice chiite houthi pour obtenir leur libération, a-t-on appris vendredi de sources tribales.
Les deux femmes, enlevées à un check-point de Sanaa alors qu'elles se rendaient en voiture au travail, ont été emmenées par leurs ravisseurs dans une zone tribale située à l'extérieur de la capitale, ont dit ces sources à Reuters.
Agée de 30 ans, Isabelle Prime est consultante depuis 2013 au Yémen pour la société Ayala Consulting Corporation, qui collabore notamment avec la Banque mondiale.
Son employeur, Francisco Alaya, la décrit comme une jeune femme "très investie (...) ayant toujours tendance à minimiser les risques de sa mission qui consiste à venir en aide aux plus pauvres". Elle avait prévu de quitter le Yémen dans les "prochains jours" lorsqu'elle a été enlevée.
Mercredi, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a indiqué que l'enlèvement n'avait pas encore été revendiqué et que tous les services étaient mobilisés pour obtenir sa libération.
La France a fermé son ambassade le 13 février et appelé ses ressortissants à quitter le pays.
L'enlèvement des deux femmes illustre la dégradation de la situation sécuritaire au Yémen, plongé dans le chaos depuis la démission en janvier du président Abd-Rabbou Mansour Hadi sous la pression de la milice chiite des Houthis qui a pris le contrôle de la capitale en septembre dernier.
(Mohammed Ghobari, avec John Irish et Marine Pennetier à Paris, édité par Yves Clarisse) 2015-02-27T102614Z_1007180001_LYNXMPEB1Q0CU_RTROPTP_1_OFRTP-YEMEN-FRANCE-OTAGE.JPG