Un record de 8.800 vols était prévu au Royaume-Uni à l'occasion des départs d'été vendredi, une ruée de vacanciers qui met en exergue la saturation du ciel de sa Majesté.
Ce week-end s'annonce comme le plus chargé de l'été, avec plus de 770.000 courriers depuis et vers les îles britanniques, soit 40.000 vols de plus que l'année dernière, ont prévenu les aiguilleurs du ciel de la National Air Traffic Control Services (NATS).
Entre les 21 et 23 juillet, un record de 2,4 millions de vacanciers britanniques prendront le départ, notamment par avion, mais aussi par bateau et via le tunnel sous la Manche, selon l'Association of British Travel Agents (ABTA).
Le pourtour de la Méditerranée s'affiche comme la destination principale des Britanniques avec l'Espagne en lieu de villégiature favori, suivie des îles Baléares et Canaries.
Les Britanniques qui ont décidé d'aller chercher le soleil plus loin ont opté en priorité pour la Floride (États-Unis), qui reste la destination numéro un des long-courriers. Les vacanciers s'orientent aussi vers les Caraïbes et le Mexique.
Parmi les aéroports londoniens, Heathrow, le principal d'entre eux, s'apprête à accueillir 500.000 passagers au départ ce week-end selon l'ABTA, suivi par Gatwick (335.000 personnes) et Stansted (136.000). Quelque 150.000 voyageurs sont aussi attendus aux portes d'embarquement de Manchester (nord-ouest de l'Angleterre) et plus d'une centaine de milliers se presseront dans les aéroports écossais.
Mais ce boom des départs n'est pas sans conséquences. "Avec autant de personnes qui voyagent, les routes, les transports publics et les ports seront exceptionnellement chargés. Nous recommandons donc aux gens d'envisager de partir de chez eux un peu plus tôt pour éviter tout stress et toute déception", a indiqué Mark Tanzer, le directeur général de l'ABTA.
- Infrastructures et ciel unique -
Sur Twitter, des automobilistes se sont plaints dès la mi-journée du trafic pour rejoindre les aéroports, tels que Toni Gibiino: "Quelle que soit l'heure à laquelle je pars de Londres, l'autoroute M1 vers Luton est garantie d'être un enfer."
La twitteuse Amanda Gee s'est quant à elle plainte dans la matinée d'un retard de 40 minutes pour un vol depuis Stansted en direction d'Alicante en Espagne.
Les responsables du trafic aérien ont prévenu que le ciel du Royaume-Uni s'approchait des limites de ses capacités, ce qui pourrait entraver les Britanniques dans leur choix de destination, mais aussi pénaliser l'économie du pays à l'avenir.
"Un document de prévision à l'échelle du Royaume-Uni rédigé par le ministère des Transports montre que si l'espace aérien demeure le même, d'ici à 2030 il y aura 3.100 jours de retard de vols - 50 fois plus qu'en 2015, avec 8.000 annulations de vols par an", a commenté la NATS.
En réponse à cette saturation, le gouvernement a lancé vendredi un programme pour doubler la taille du Terminal 2 de l'aéroport de Manchester à hauteur d'un milliard de livres (1,12 milliard d'euros). Un plan stratégique visant à préparer le futur de l'aviation du Royaume-Uni a été annoncé à cette occasion.
Une commission mise en place par l'ancien Premier ministre David Cameron avait jugé en juillet 2015 que la construction d'une troisième piste à Heathrow constituait, sous conditions, la meilleure solution au problème aérien du Royaume-Uni, mais le référendum en faveur du Brexit en juin 2016 et le départ consécutif de M. Cameron ont mis un frein au processus de décision à ce sujet.
Le secteur du transport aérien se prépare de surcroît à affronter les turbulences du Brexit, qui pourrait entraîner la sortie du Royaume-Uni du ciel unique européen, un système qui permet aux compagnies de naviguer sans entrave dans toute l'UE.