TOKYO (Reuters) - Le fonds public INCJ (Innovation Network Corp of Japan) et une banque de développement japonaise envisagent de s'associer à Broadcom (NASDAQ:AVGO) pour faire une offre conjointe sur la division puces mémoire de Toshiba (T:6502), un partenariat qui placerait le fabricant de puces américain en première position pour remporter les enchères, rapporte le quotidien Asahi mercredi.
Une proposition de INCJ, de la Banque de développement du Japon et de Broadcom permettrait d'empêcher le fleuron du conglomérat industriel de tomber dans l'escarcelle de concurrents chinois ou sud-coréens, ajoute le journal citant une source anonyme.
Mardi, le président de INCJ, Toshiyuki Shiga, avait dit suivre les enchères pour la filiale de Toshiba, mais ne pas avoir participé au premier tour de la procédure.
Des sources proches du dossier ont déclaré à Reuters qu'INCJ, premier actionnaire notamment du fabricant d'écrans Japan Display, pourrait prendre une participation minoritaire, un investissement susceptible de rassurer le gouvernement japonais.
Ce dernier verrait d'un mauvais oeil des technologies sensibles tomber entre les mains d'investisseurs étrangers dont il considère qu'ils représentent un risque pour la sécurité nationale.
Personne, ni chez INCJ ni chez Broadcom n'était immédiatement disponible pour commenter ces informations. Un porte-parole de la Banque de développement du Japon s'est refusé à toute réaction.
Toshiba a mis en vente son activité puces mémoire afin de restaurer un bilan mis à mal par une dépréciation massive de sa filiale nucléaire américaine. Le groupe espère en retirer au moins 2.000 milliards de yens (17,3 milliards d'euros).
Selon des sources, Toshiba a réduit à quatre le nombre d'acheteurs potentiels : le fabricant de puces américain Broadcom, associé au fonds d'investissement Silver Lake Partners, le sud-coréen SK Hynix, le fabricant de disques durs américain Western Digital et le géant taïwanais de la sous-traitance électronique Foxconn (TW:2354).
Broadcom a présenté l'offre la plus importante lors du premier tour d'enchères, mettant 2.500 milliards de yens sur la table.
(Taiga Uranaka et Yoshiyasu Shida à Tokyo et Liana B. Baker à San Francisco; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)