PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron s'est prononcé mardi pour une taxation des géants du numérique sur la base du chiffre d'affaires réalisé dans chaque pays, et non plus en fonction des bénéfices perçus dans des Etats à faible fiscalité.
Le chef de l'Etat a repris là la proposition défendue depuis plusieurs semaines par la France, qui veut pouvoir taxer plus efficacement les "Gafa" (Google (NASDAQ:GOOGL), Apple (NASDAQ:AAPL), Facebook (NASDAQ:FB) et Amazon (NASDAQ:AMZN)).
"Nous ne pouvons pas accepter d'avoir des acteurs européens qui sont taxés et des acteurs internationaux qui ne le sont pas, des acteurs du numérique qui n'ont aucune taxe et qui viennent concurrencer des acteurs de l'économie traditionnelle qui, eux, la paient", a-t-il déclaré lors de son discours sur la "refondation" de l'Europe, à la Sorbonne.
"A ce titre, la France a commencé avec ses partenaires à pousser au niveau des ministres de l'Economie et des Finances une initiative que je souhaite voir reprendre au niveau des chefs d'Etats et de gouvernements", a-t-il ajouté.
Ce nouveau mécanisme fiscal doit porter sur "la valeur créée là où elle est produite" et "nous permettra de revoir profondément nos systèmes fiscaux, de taxer sans complaisance les entreprises qui s'implantent hors d'Europe dans le seul but d'échapper à l'impôt", a encore dit le président français.
Selon Emmanuel Macron, il s'agit de compenser les "désorganisations" et les "inégalités" induites par l'économie du numérique.
La proposition française a déjà reçu l'aval de plusieurs pays, notamment l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.
(Simon Carraud, édité par Sophie Louet)