PARIS (Reuters) - Les premiers éléments de l'enquête sur l'explosion intervenue mardi dans le complexe pétrochimique du groupe américain LyondellBasell à Berre-l'Etang (Bouches-du-Rhône) montrent qu'il s'agit d'un "acte criminel", a déclaré mercredi Bernard Cazeneuve.
Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert mardi une information judiciaire pour "destruction par incendie" après le violent sinistre qui a fait rage pendant plusieurs heures mardi sur ce site.
"Les premiers éléments qui sont communiqués montrent qu'il s'agit effectivement d'un acte criminel dont la motivation n'est pas établie", a déclaré le ministre de l'Intérieur lors des questions au gouvernement.
La procureure d'Aix-en-Provence, Dominique Moyal, a confirmé ces propos en fin d'après-midi, expliquant lors d'une conférence de presse que la piste d'un incendie accidentel avait été "abandonnée".
"L'acte volontaire semble tout à fait établi. Nous sommes sur la piste d'un incendie volontaire", a-t-elle dit.
"Nous avons trouvé sur place à proximité de la plus petite cuve mise à feu et proche du grillage (...) du matériel qui pourrait s'apparenter à un dispositif de mise à feu", a-t-elle précisé.
"D'autre part, nous avons trouvé un dispositif de même nature ce matin vers 11h sur le couvercle d'une troisième cuve."
Ces débris de composants électriques retrouvés dans le complexe pétrochimique avaient été transférés pour vérification à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise).
Le feu, qui n'a fait apparemment aucune victime, s'est déclaré vers 03h00 après des explosions dans deux bacs d'essence et de naphta distants de quelques centaines de mètres.
Selon les éléments communiqués par le parquet, le ou les auteurs avaient prévu de mettre le feu à chacune des cuves. "Nous avons un film qui exclut la mise en feu de la deuxième cuve par propagation", a dit la procureur.
L'enquête risque toutefois d'être longue, toutes les empreintes et traces d'ADN ayant été noyées sous l'eau.
Bernard Cazeneuve a confirmé avoir demandé mardi aux préfets de renforcer la vigilance autour des sites industriels sensibles, en particulier ceux classés Seveso.
La ministre de l'Environnement Ségolène Royal recevra vendredi l'ensemble des industriels des sites concernés afin de "rappeler ces règles de façon extrêmement précise et rigoureuse", a-t-il indiqué.
(Nicolas Bertin et Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)