🤑 Il n'y a pas plus abordable. Saisissez cette offre de -60 % pour le Black Friday avant qu'elle ne disparaisse...PROFITER DES SOLDES

La banque UBS a-t-elle organisé une fraude massive? La justice française tranche mercredi

Publié le 18/02/2019 12:18
Le géant bancaire suisse, jugé cet automne à Paris pour 'démarchage bancaire illégal' et 'blanchiment aggravé de fraude fiscale', sera fixé sur son sort mercredi. (Photo Fabrice COFFRINI. AFP)

Le géant bancaire suisse, jugé cet automne à Paris pour 'démarchage bancaire illégal' et 'blanchiment aggravé de fraude fiscale', sera fixé sur son sort mercredi. (Photo Fabrice COFFRINI. AFP)

UBS a-t-elle braconné sur les terres de sa filiale française et dissimulé des milliards d'euros d'avoirs non déclarés? Le géant bancaire suisse, jugé cet automne à Paris pour "démarchage bancaire illégal" et "blanchiment aggravé de fraude fiscale", sera fixé sur son sort mercredi.

Le parquet national financier (PNF) a requis en novembre une amende de 3,7 milliards d'euros contre UBS AG, première banque privée du monde, pour sanctionner un système de fraude "d'une ampleur exceptionnelle", de 2004 à 2012.

Un montant inédit en France et que justifie "une attaque inacceptable contre le pacte républicain" à l'heure où l'évasion et le blanchiment sont devenus "un phénomène massif" avec "des méthodes industrielles", avait expliqué le procureur Serge Roques.

La défense, elle, s'est employée à pilonner une accusation attachée à "démontrer un système global" de fraude "au lieu d'apporter la preuve" des délits de chacun. "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. C'est à ça que pousse la méthode globale. Gardez-vous de cela", avait plaidé Denis Chemla pour UBS AG, demandant la relaxe.

Le groupe suisse est accusé d'avoir illégalement envoyé ses commerciaux en France pour piocher dans la riche clientèle d'UBS France, repérée lors de réceptions, parties de chasse ou rencontres sportives, et de la convaincre d'ouvrir des comptes non déclarés en Suisse.

Pour masquer les mouvements de capitaux illicites entre les deux pays, la banque est aussi soupçonnée d'avoir mis en place une double comptabilité: les "carnets du lait", utilisés pour comptabiliser les reconnaissances d'affaires dissimulées selon l'accusation, un simple outil d'évaluation des performances des banquiers selon la banque.

Contre la filiale française d'UBS, le PNF a requis une amende 15 millions d'euros pour complicité. Des peines allant jusqu'à 500.000 euros d'amende et deux ans de prison avec sursis ont été demandées contre six anciens responsables. L'Etat, partie civile, a réclamé 1,6 milliard de dommages et intérêts.

L'enjeu est énorme. L'issue du premier procès tenu en France pour une fraude d'une telle ampleur sera scrutée par les places financières, à l'heure où le Brexit promet de faire de Paris un nouveau phare bancaire sur le Vieux Continent.

- Le procès d'une époque -

Le procès d'UBS restera aussi comme celui d'une époque, de pratiques désormais combattues. Cette lutte, lancée dans la foulée de la crise financière de 2008, allait aboutir à l'adoption par plus de 90 pays du principe d'échange automatique des données, signant sur le papier la fin du secret bancaire suisse.

A l'audience, le poids lourd mondial de la gestion de fortune a nié avec constance avoir franchi la ligne rouge de la légalité, se retranchant derrière le secret bancaire pour justifier son impossibilité d'évoquer ses clients.

Le PNF a réclamé une somme --3,7 milliards d'euros-- correspondant exactement au montant récupéré auprès des clients français d'UBS venus se régulariser à la cellule de "dégrisement" de Bercy.

Il a rappelé qu'UBS avait reconnu avoir hébergé 17.000 contribuables américains: un démarchage illégal "très similaire" à l'affaire française selon lui et qui a valu à la banque suisse de payer en 2009 une amende de 780 millions de dollars au fisc américain. "Aucun rapport" pour la défense.

Après six semaines d'audience, le tribunal semblait revenu au point de départ: avec la certitude qu'une fraude a bien existé - puisque 3.900 clients français d'UBS ont régularisé leur situation - mais toujours sans fléchage clair entre cette fraude et le démarchage.

"Il n'y a pas la trace d'une seule opération", a martelé la défense, tandis que le PNF déplorait la "destruction" des "carnets du lait" comptabilisant ces opérations - un seul a été retrouvé et deux autres ont été partiellement reconstitués.

La défense a aussi soutenu que la présence de commerciaux suisses en France ne suffisait pas à prouver le démarchage, qui suppose une "intention".

Le parquet a fait le choix de ne citer aucun témoin: en l'absence des clients et des lanceurs d'alerte, le combat a semblé inégal, déséquilibré face à l'armée d'avocats, de sténographes et de communicants déployée par la banque.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés