FRANCFORT (Reuters) - Au moins deux autres hausses de taux d'un quart de point sont nécessaires en zone euro, a déclaré jeudi Klaas Knot, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, ajoutant que les anticipations du marché concernant des baisses en début d'année prochaine sont trop ambitieuses.
"Les deux hausses prévues en juin et juillet sont entièrement intégrées dans les prix et nos perspectives d'inflation sont déjà conditionnées par ces hausses", a déclaré Klaas Knot dans une interview à plusieurs médias européens, dont les Echos. "Je suis convaincu que notre analyse montrera la nécessité de continuer à relever les taux d'au moins deux fois 25 points de base."
"Mais je suis totalement ouvert à ce qui se passera après l'été", a-t-il poursuivi.
Les marchés s'attendent une remontée des 65 points de base supplémentaires, ce qui suggère que des hausses en juin et juillet ont été entièrement pris en compte et que les investisseurs sont partagés quant à la décision qui sera prise en septembre.
Concernant d'éventuelles baisses de taux anticipées par les marchés pour début 2024, Klaas Knot a fait valoir qu'une fois le cycle de hausses terminé, la BCE devra maintenir ses taux à un niveau élevé tant que les tensions inflationnistes ne seront pas neutralisées.
"Je pense que lorsque nous aurons atteint le pic des taux, nous devrons y rester pendant une période assez longue", a déclaré le président de la Banque des Pays-Bas. "Les prévisions du marché concernant des baisses sont trop optimistes".
"L'inflation sous-jacente est actuellement notre principale préoccupation et elle ne montre pas encore de signes de ralentissement, en particulier dans les services (...) Le pic de l'inflation globale est clairement derrière nous, mais en ce qui concerne l'inflation sous-jacente, nous ne sommes pas sûrs d'avoir déjà atteint le sommet", a ajouté Klaas Knot.
(Alvise Armellini, rédigé par Balazs Koranyi, version française Laetitia Volga, édité par Nicolas Delame)