La Bourse de Paris a terminé quasiment stable lundi (-0,04%), les investisseurs restant prudents vis-à-vis de la crise de la devise turque, mais sans affolement toutefois.
L'indice CAC 40 a cédé 2,36 points à 5.412,32 points, dans un volume d'échanges ténu de 2,8 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini en net recul de 1,59%.
Après avoir ouvert en petite baisse, la cote parisienne est restée mal orientée une bonne partie de la séance avant de limiter ses pertes, aidée en cela par l'ouverture dans le vert de Wall Street.
"C'est une séance d'attente pour savoir comment se résout ou au contraire s'aggrave la crise en Turquie", explique à l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.
"Le CAC 40 fait preuve de résistance, de bonne résilience malgré l'extension de la crise de la devise en Turquie", ajoute-t-il.
La livre turque a brutalement chuté vendredi sur fond de crise diplomatique entre Ankara et Washington, secouant les marchés des changes et entraînant les Bourses européennes vers le bas.
En réaction, la banque centrale de Turquie a annoncé ce lundi qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la stabilité financière, fournissant notamment "toutes les liquidités nécessaires aux banques". De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi les Etats-Unis de chercher à frapper son pays "dans le dos".
Toutefois, "contrairement à la séance de vendredi où la baisse a été généralisée, l'impact de la crise se cantonne aujourd'hui aux valeurs bancaires, qui ont baissé encore mais dans des proportions bien moindres que vendredi", souligne Daniel Larrouturou.
A l'inverse, observe le spécialiste, la cote parisienne a été aidée par la bonne tenue des grosses pondérations que représentent les poids lourds du luxe.
- Bancaires toujours dans le rouge -
Du côté des indicateurs, l'agenda était dégarni.
En matière de valeurs, les titres bancaires ont fini mal orientés. Crédit Agricole (PA:CAGR) a reculé de 1,19% à 12,03 euros, BNP Paribas (PA:BNPP) de 1,05% à 52,01 euros et Société Générale (PA:SOGN) de 1,02% à 35,85 euros.
De même, les valeurs minières ont terminé dans le rouge, à l'instar d'ArcelorMittal (AS:MT) (-1,48% à 26,29 euros) et d' Eramet (PA:ERMT) (-1,09% à 81,80 euros).
Les valeurs automobiles ont elles aussi fini sur une note négative. Peugeot (PA:PEUP) a cédé 0,52% à 24,82 euros, Renault (PA:RENA) 1,34% à 71,90 euros et Valeo (PA:VLOF) 0,39% à 41,37 euros.
A l'inverse, les actions du secteur du luxe ont fini dans le vert, à l'instar de LVMH (PA:LVMH) (+0,66% à 2987,50 euros), Hermès (PA:HRMS) (+0,48% à 548,60 euros) et Kering (PA:PRTP) (+0,37% à 466,30 euros).
Air France-KLM (PA:AIRF) a lâché 4,11% à 8,58 euros, dans la foulée de déclarations de Philippe Evain, président du premier syndicat de pilotes de la compagnie aérienne française, qui a affirmé que le futur PDG du groupe devra reprendre la négociation avortée sur les salaires "ou alors il y aura quinze jours de grève".