La Bourse de Paris, qui bénéficie du soutien sans faille de la BCE, pourrait temporiser la semaine prochaine entre une réunion de la banque centrale américaine et une nouvelle série de résultats d'entreprises.
Au cours de la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a pris 4,70% et terminé vendredi à 4.923,64 points. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent désormais 15,23%.
Le marché doit cette progression principalement au discours plus généreux que prévu de la Banque centrale européenne (BCE) qui a clairement ouvert la porte à un soutien accru à l'économie.
Il a également profité de nouvelles mesures de soutien à l'économie de la banque centrale chinoise.
"Le marché était dans une situation avec beaucoup d'incertitudes, notamment sur le comportement de la Fed. La BCE délivre dans ce contexte un message qui rassure énormément", explique Aymeric Diday, directeur de la gestion sous mandat chez SPGP.
Après un mois d'octobre entamé tambour battant, le CAC 40 s'est montré très hésitant sur la direction à suivre cette semaine.
Finalement, les banques centrales lui ont permis de retrouver les 4.900 points et d'évoluer au plus haut depuis deux mois.
"Le marché va profiter de cette dynamique à très court terme mais comme à chaque fois qu'il revient vers des points hauts, des prises de bénéfices sont possibles", souligne Franklin Pichard, directeur de Barclays (L:BARC) Bourse.
Les investisseurs s'attendent désormais non seulement à un renforcement du programme de rachat d'actifs de la BCE en décembre, mais n'excluent pas une baisse du taux de dépôt, qui a été envisagée par l'institution.
Il faut dire que la BCE doit faire face à un environnement économique qui reste délicat dans la zone euro, entre croissance poussive et très faible inflation.
- "Bon départ" pour les résultats -
Le marché guettera à ce titre la semaine prochaine, entre autres indicateurs européens, la première estimation de l'inflation pour octobre dans la zone euro, qui en dira plus sur l'efficacité de la BCE.
Les banques centrales devraient en outre rester au programme des marchés la semaine prochaine avec une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi.
"Le marché va être attentif à la moindre variation de discours, mais il ne devrait pas y avoir de surprise", selon M. Diday.
De l'avis des analystes, cette réunion ne sera pas décisive, puisqu'elle se conclura sans conférence de presse de la présidente de la Fed, Janet Yellen, et sans actualisation des prévisions économiques.
Le marché espère néanmoins plus de visibilité dans la politique monétaire de la Fed, qui semble peu pressée de remonter ses taux, même si certains de ses responsables tablent toujours sur une telle échéance lors de la prochaine réunion en décembre.
"Une hausse des taux en décembre est possible compte tenu de récents indicateurs rassurants, notamment sur l'immobilier, ainsi que de résultats aux États-Unis moins mauvais que prévu", selon M. Pichard.
Les investisseurs auront par ailleurs plusieurs occasions de se faire une idée plus précise de la vigueur de la première économie mondiale, avec de nombreux indicateurs, dont les chiffres de croissance pour le troisième trimestre jeudi.
Enfin, le marché vivra au rythme des publications d'entreprises françaises.
Elles seront encore très nombreuses la semaine prochaine, avec notamment Axa, Air Liquide (PA:AIRP), TF1 (PA:TFFP), Saint Gobain (PA:SGOB), Air France-KLM, Technip (PA:TECF), Total (PA:TOTF), Schneider Electric (PA:SCHN), Capgemini (PA:CAPP), Sanofi (PA:SASY), Areva (PA:AREVA) et L'Oréal.
Pour l'heure, malgré quelques déceptions, "la saison des résultats part plutôt bien dans des secteurs comme les télécoms, le luxe, la consommation et l'industrie", souligne M. Diday, citant notamment Kering (PA:PRTP) et Orange.
"Le marché est agréablement surpris, puisqu’il s'attendait à des résultats mitigés en raison du ralentissement en Chine", rappelle de son côté M. Pichard.
Pour M. Diday, "cela confirme que les entreprises profitent de l'amélioration de l'économie (dans la) zone euro, qui commence à se traduire dans les publications", grâce à la baisse des taux d'emprunt, de l'euro et du prix des matières premières.