Selon les stratèges d'Evercore ISI, la prochaine décision de la Réserve fédérale sur les taux d'intérêt, le 18 septembre, est "trop serrée pour être connue", le marché étant divisé presque à égalité entre une baisse de 25 ou de 50 points de base.
Cette incertitude a créé un scénario de "pile ou face", avec le potentiel d'une volatilité accrue du marché quel que soit le résultat. Evercore prévient que les marchés boursiers et monétaires pourraient réagir brutalement à la décision.
L'incertitude reflète le climat politique actuel aux États-Unis, Evercore établissant des comparaisons avec l'élection américaine de 2000 et sa situation "Hanging Chads", où les résultats sont restés incertains pendant des semaines. À l'époque, la Fed "a tardé à réduire ses taux", note la banque d'investissement, ce qui a conduit à une récession.
Contrairement à ce qui s'est passé en 2000, la banque centrale doit veiller à ne pas retarder des décisions cruciales face à l'incertitude, ajoute Evercore.
Les stratèges estiment qu'une réduction de 50 points de base pourrait entraîner un renforcement du yen, ce qui pourrait faire passer la paire USD/JPY sous le seuil critique de 140, ce qui pèserait sur les actions américaines. En revanche, une réduction de 25 points de base pourrait avoir "l'effet inverse", ajoutent-ils.
L'attention se déplace rapidement du 18 septembre à la réunion du FOMC du 7 novembre, qui aura lieu deux jours seulement après l'élection présidentielle américaine. Evercore prévient qu'il y a un risque que le résultat de l'élection ne soit pas immédiatement clair, établissant des comparaisons avec l'élection de 2000.
La Fed doit donc signaler qu'elle est prête à procéder à une réduction "Jumbo" le 7 novembre, potentiellement plus importante d'au moins 25 points de base que la réduction de septembre, si l'incertitude politique et la faiblesse de l'économie se poursuivent, selon Evercore.
Alors que le marché attend la décision sur les taux d'intérêt, l'équipe d'Evercore continue de prédire que le S&P 500 pourrait encore atteindre 6 000 d'ici la fin de l'année, malgré la volatilité à court terme.
Les perspectives à long terme de la société restent axées sur la croissance des bénéfices, qui, selon elle, sera récompensée par le marché une fois que l'incertitude se sera dissipée. Ainsi, les stratèges ont relevé leurs estimations du bénéfice par action (BPA) du S&P 500 pour 2024 à 240 dollars, contre 238 dollars, et pour 2025 à 257 dollars, contre 251 dollars.