PARIS (Reuters) - La France et l'Europe doivent "faire beaucoup plus" pour améliorer la formation et s'équiper afin de développer l'intelligence artificielle, a estimé mercredi Emmanuel Macron en annonçant de nouveaux investissements dans ce secteur actuellement dominé par les Etats-Unis et la Chine.
"Pour moi, la priorité c'est vraiment de faire du 'en même temps', accélérer la recherche et participer à une régulation dont le périmètre doit être le plus large possible", a déclaré le chef de l'Etat lors du salon Vivatech à Paris.
"Le pire des scénarios, c'est une Europe qui investirait beaucoup moins mais qui déciderait de commencer par la régulation. Ce scénario est possible (...), ce n'est pas celui que je soutiendrai. Un autre scénario, on régule pas, ce scénario serait aussi mauvais. On a besoin d'une régulation."
"Il faut qu'on se donne comme objectif de doubler le nombre de formations et de faire émerger 5 à 10 'IA Cluster' à hauteur de 500 millions d'euros pour avoir au moins parmi eux deux à trois références mondiales", a poursuivi le président de la République.
Emmanuel Macron a également annoncé l'injection de 50 millions d'euros pour quadrupler les capacités du supercalculateur Jean Zay, opéré par le CNRS.
"Ensuite, on a le calculateur Exascale pour 2025, où on a investi 250 millions d'euros, l'Europe devrait normalement faire pareil, donc c'est 500 millions d'euros d'investissements. On commence à être plus compétitif."
La BPI a annoncé de son côté mobiliser 50 millions d'euros "pour accélérer l'amorçage de startups spécialisées dans l'intelligence artificielle générative".
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, édité par Tangi Salaün)