La Bourse de Paris accentuait ses pertes, mardi peu après l'ouverture, au point de perdre brièvement plus de 2%, souffrant de la baisse des prix du pétrole qui a déjà emporté les places américaines et asiatiques.
A 09H43 (08H43 GMT), l'indice CAC 40 perdait 1,86% soit 80,11 points à 4.231,22 points. La veille, il avait fini en baisse de 0,58%.
Les indices européens sont affectés "par la clôture des indices américains, la mauvaise tenue du marché asiatique ce matin et la poursuite de la baisse du prix du baril de pétrole", a résumé John Plassard de Mirabaud Securities.
Dans le sillage de la nette baisse de Wall Street, emportée elle-aussi par la chute du pétrole, les Bourses asiatiques ont également souffert, Tokyo clôturant sur une baisse de 2,35% et Shanghai de plus de 6%.
"A court terme, le rebond du pétrole n'était motivé par rien d'autre qu'un excès baissier", ont noté les analystes de Aurel BGC.
"Tant qu'il n'y a pas de visibilité sur l'offre (de pétrole brut, NDLR) et que celle sur la demande se dégrade, le baril risque de poursuivre sa baisse. En outre, la chute des marchés chinois ce matin montre que les investisseurs locaux restent très nerveux", ont-ils ajouté.
Les cours du pétrole poursuivaient leur baisse mardi en Asie, la référence américaine du brut évoluant au-dessous de 30 dollars, à mesure que les inquiétudes quant à l'excès d'offre reprenaient le dessus.
Alors que "la réunion de la BCE est encore fraîche dans les mémoires" et que son président Mario Draghi "continue à essayer de convaincre les investisseurs que la BCE sera capable d'agir si nécessaire", la Réserve fédérale américaine commence par ailleurs aujourd'hui une réunion de deux jours, a relevé pour sa part Michael M. Hewson.
Le précédent du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) en décembre avait donné le coup d'envoi de la remontée des taux directeurs, ce qui avait renforcé le dollar.
"Les marchés tablent sur trois à quatre remontées de taux en 2016" et le "communiqué de l'institution sera particulièrement important pour les investisseurs", a souligné M. Hewson.
"Le schéma à court terme est celui-ci: la BCE ne peut pas avoir un euro plus faible sans renforcer le dollar", or la Fed "aimerait plutôt éviter cela. C'est donc le moment de prendre du pop-corn et de voir comment le spectacle va se dérouler", selon M. Hewson.
Du côté des indicateurs, l'agenda est essentiellement américain avec les prix des logements novembre (S&P/Case-Shiller) et la confiance des consommateurs en janvier (Conference Board).
Sur le terrain des valeurs, le secteur lié au pétrole et aux matières premières souffrait de nouveau, Total (PA:TOTF) perdant 2,63% à 37,51 euros, Technip (PA:TECF) 3,40% à 37,62 euros et ArcelorMittal 3,73% à 3,22 euros.
Iliad perdait 1,90% à 224,70 euros alors que la maison mère de Free a manifesté son intérêt auprès du régulateur britannique des télécoms pour entrer sur ce marché, dans le cadre d'éventuelles recompositions à venir avec le rachat de l'opérateur mobile O2 par Hutchison, selon le Financial Times.
Nexans prenait pour sa part 4% à 33,84 euros. Le groupe a indiqué avoir fortement réduit sa dette nette, après avoir lancé un avertissement sur son résultat net 2015 dû à des "dépréciations d'actifs de l'ordre de 150 millions d'euros".
Numericable-SFR ne profitait pas (-2,39% à 33,67 euros) de l'annonce de la finalisation du rachat complet de Numergy, société spécialisée dans l'informatique dématérialisée ("cloud computing"), avec l'acquisition des 33% détenus par la Caisse des dépôts et des 20% possédés par Atos (-1,91% à 70,91 euros).
BigBen Interactive montait de 0,51% à 3,95 euros en dépit de la stagnation de son activité au troisième trimestre de son exercice décalé, grâce à la confirmation de ses objectifs pour l'ensemble de l'année.
Interparfums était soutenu (+4,60% à 22,30 euros) par un chiffre d'affaires de 327,4 millions d'euros en 2015, en hausse de 10% sur un an et supérieur à ses prévisions, grâce notamment au succès des jus Jimmy Choo.