par Kate Holton et Paul Sandle
LONDRES (Reuters) - BT a annoncé lundi entrer en négociations exclusives avec Orange et Deutsche Telekom, propriétaires d'EE, en vue d'une transaction de 12,5 milliards de livres (15,75 milliards d'euros) qui permettra à l'entreprise de reprendre pied dans le mobile 13 ans après l'avoir quitté.
L'opérateur télécoms britannique historique avait également contacté Telefonica en vue d'un rachat d'O2, troisième opérateur mobile en Grande-Bretagne dont BT, à l'époque fortement endetté, s'était séparé en 2001 via une introduction en Bourse. et
BT a précisé que les négociations avec Deutsche Telekom et Orange dureraient plusieurs semaines avant d'aboutir à un accord définitif.
Ce dernier prévoit que BT rachètera EE pour moitié en numéraire et pour moitié en actions. Dans ce cadre, Deutsche Telekom recevra 12% du capital de l'opérateur britannique et le droit de nommer un représentant au conseil d'administration.
Orange, de son côté, n'aura de son côté que 4% des titres de BT mais percevra plus d'argent.
Le mois dernier, des analystes avaient valorisé EE aux alentours de 11 milliards de livres et O2 à 9,4 milliards.
"EE est un actif de qualité, avec un bon réseau (...)", a noté Mark Murphy, analyste chez Macquarie.
Selon une récente étude de Citigroup, EE est le numéro un du marché britannique du mobile, dont il détenait 33,8% en terme de chiffre d'affaires à la fin du deuxième trimestre, contre 26,5% pour Vodafone, 26,2% pour O2 et 10,2% pour Hutchison.
D.TELEKOM VOIT UN ACCORD AU 1ER TRIMESTRE 2015
Tim Hoettges, président du directoire de Deutsche Telekom, a ensuite déclaré à Reuters que les négociations avec BT au sujet d'EE devraient aboutir au cours du premier trimestre 2015.
"Si aucun obstacle significatif ne survient dans l'intervalle (...) cela devrait aller très vite", a-t-il dit, précisant que les pourparlers avec BT se passaient très bien.
L'acquisition d'EE ferait de BT un opérateur télécoms intégré de premier plan, présent à la fois sur le haut débit fixe et mobile.
Si les négociations aboutissent, l'opération marquera la fin de la coentreprise franco-allemande née en 2010 avec la fusion des marques Orange UK et T-Mobile UK avec à la clef des rentrées d'argent bienvenues pour ses propriétaires, endettées à hauteur de 27,4 milliards pour Orange et de 41,8 milliards pour Deutsche Telekom.
Il s'agirait en revanche d'un revers pour Telefonica, qui comptait sur l'argent de la vente pour aborder en meilleure position la consolidation attendue sur le marché des télécoms au Brésil où il possède l'opérateur Vivo.
Plusieurs sources ont cependant dit à Reuters que le conglomérat de Hong Kong Hutchison, propriétaire de l'opérateur mobile britannique 3 Group, préparait une offre sur le groupe qui ne serait pas choisi par BT. [IDnL6N0TI3ZP]
(Kate Holton, avec la contribution de Peter Maushagen à Mannheim; Allemagne; , Patrick Vignal et Gwenaëlle Barzic pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)